L'OMS a estimé samedi que le nombre de cas de contamination relevés quotidiennement en Chine «se stabilise», même s'il est trop tôt pour en conclure que l'épidémie a dépassé son pic. L'épidémie de nouveau coronavirus a fait 811 morts en Chine, devenant plus meurtrière que celle de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a fait 774 morts dans le monde en 2002-2003, selon les derniers chiffres officiels publiés dimanche 9 février. Le virus 2019-nCoV a tué 89 nouvelles personnes en Chine continentale (hors Hongkong et Macao), soit un nouveau record quotidien. On dénombre désormais 37 198 malades en Chine continentale et seuls deux décès – un aux Philippines et un à Hongkong – ont jusqu'à présent été recensés en dehors de ce territoire. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a néanmoins estimé samedi que le nombre de cas de contamination relevés quotidiennement en Chine «se stabilise», même s'il est trop tôt pour en conclure que l'épidémie a dépassé son pic. «Nous enregistrons une période de stabilité de quatre jours, où le nombre de cas rapportés n'a pas progressé. C'est une bonne nouvelle et cela pourrait refléter l'impact des mesures de contrôle qui ont été mises en place», a déclaré le responsable des programmes sanitaires d'urgence de l'OMS, Michael Ryan. En Chine continentale, le nombre de cas confirmés était dimanche de près de 37 200, soit 2.600 cas supplémentaires par rapport au précédent bilan quotidien. Ce dernier chiffre est nettement inférieur aux près de 3 900 nouvelles contaminations annoncées mercredi par les autorités chinoises dans leur bilan quotidien. Fin janvier, l'un des meilleurs spécialistes chinois des maladies respiratoires, Zhong Nanshan, avait estimé que l'épidémie pourrait atteindre un pic aux alentours du 8 février avant de commencer à refluer. L'épidémie continue de se propager dans le monde, et cinq nouveaux cas ont été repérés et hospitalisés sans signe de gravité en France, des Britanniques ayant côtoyé fin janvier dans un chalet de Haute-Savoie un compatriote de retour de Singapour, portant à onze le nombre de cas repérés en France Ces cas représentent un « cluster », c'est-à-dire un regroupement de plusieurs cas autour d'un « cas initial », un ressortissant britannique ayant séjourné à partir du 24 janvier, pour quatre jours, aux Contamines-Montjoie en Haute-Savoie, a annoncé samedi la ministre de la Santé. Ce Britannique revenait de Singapour, a précisé Agnès Buzyn devant la presse. Ces cinq personnes positives au nouveau coronavirus – quatre adultes et un enfant – mais aussi d'autres «contacts proches» de ce Britannique, «soit 11 personnes au total, toutes de nationalité britannique», qui résidaient toutes dans le même chalet, ont été hospitalisées dans la nuit de vendredi à samedi à Lyon, Saint-Etienne et Grenoble, selon la ministre. Si dans cette station de ski, les autorités et une partie des habitants appellent à ne pas céder à la psychose, d'autres peinent à cacher leur inquiétude. Mme Buzyn se rend dimanche dans ce village, où la saison touristique bat son plein. A Annecy, le directeur de l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Yves Grall, a annoncé dans l'après-midi devant la presse la fermeture « la semaine prochaine » des deux établissements scolaires fréquentés par l'enfant britannique atteint, âgé de 9 ans. Scolarisé habituellement aux Contamines-Montjoie, où l'école accueille 95 élèves, cet élève de CM1 avait suivi des cours de français jeudi matin dans une école de Saint-Gervais, fréquentée par environ 200 élèves. Cette situation alarmante a poussé Hongkong à imposer une mesure drastique : depuis samedi, toute personne arrivant de Chine continentale doit s'isoler deux semaines chez elle, à l'hôtel ou dans tout autre hébergement. Les récalcitrants encourent six mois de prison. Les mesures de confinement restent par ailleurs strictes dans de nombreuses villes chinoises, où des dizaines de millions de personnes doivent rester calfeutrées chez elles. La métropole de Shanghai (est), peuplée de 24 millions de personnes, est devenue samedi la dernière municipalité en date à imposer le port du masque dans les lieux publics.