Le lieutenant-colonel Alexander Vindman et l'ambassadeur Gordon Sondland ont été limogés, vendredi, deux jours après l'acquittement du président américain. Deux jours après son acquittement par le Sénat, Donald Trump, a limogé, vendredi 7 février, deux membres de son administration, ont rapporté plusieurs médias américains. Le lieutenant-colonel Alexander Vindman et l'ambassadeur Gordon Sondland, tous deux témoins dans l'enquête en destitution contre le président des Etats-Unis. L'officier « a été escorté en dehors de la Maison Blanche, a détaillé son avocat, David Pressman. On lui a demandé de partir parce qu'il a dit la vérité ». « Je ne suis pas content de lui », avait déclaré un peu plus tôt Donald Trump lors d'un échange avec des journalistes. Gordon Sondland a, lui, annoncé dans un communiqué, notamment relayé par le New York Times : «On m'a informé aujourd'hui que le président entendait me rappeler, à effet immédiat, en tant qu'ambassadeur américain auprès de l'Union européenne [UE].» L'homme d'affaires, nommé à l'ambassade de Bruxelles après avoir été l'un des donateurs de la campagne de Donald Trump, échangeait fréquemment avec le président républicain. Il avait notamment expliqué, lors d'une audition publique en novembre 2019, avoir dit aux Ukrainiens qu'ils devaient annoncer une enquête sur l'ancien vice-président démocrate Joe Biden pour toucher une aide militaire de près de 400 millions de dollars (365 millions d'euros) gelée par la Maison Blanche. A la suite de son témoignage, Donald Trump a assuré ne pas bien le connaître. Alexander Vindman, né en Ukraine et arrivé aux Etats-Unis à l'âge de 3 ans, occupait depuis 2018 un poste de conseiller sur les affaires européennes au sein du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche. En juillet 2019, il avait écouté en direct l'appel téléphonique au cours duquel Donald Trump demandait à son homologue ukrainien d'enquêter sur son rival démocrate Joe Biden. Jugeant la requête «inappropriée», il avait alors décidé d'alerter les juristes de la présidence, qui n'avaient pas donné suite à son signalement. En novembre 2019, il était revenu sur cet épisode lors d'une audition au Congrès très embarrassante pour le président. «Il a servi son pays même si cela le mettait en danger, a noté son avocat. A cause de ça, l'homme le plus puissant au monde, encouragé par les silencieux, les malléables et les complices, a décidé de se venger.» Le lieutenant-colonel va retourner travailler au Pentagone, mais la nature de son futur poste n'est pas encore définie. Des élus démocrates ont aussitôt dénoncé ces «représailles» de la part du président. «L'ambassadeur Sondland et le lieutenant-colonel Alexander Vindman sont des fonctionnaires courageux, des héros et des patriotes, a écrit sur Twitter Mark DeSaulnier, élu démocrate de Californie. La vengeance de Trump contre eux pour avoir dit la vérité est une action digne de dictateurs et de criminels, pas du président de la plus grande démocratie du monde.» Le limogeage des deux hommes «est un nouvel abus de pouvoir de la part du présiden », a renchéri Ron Wyden, sénateur démocrate de l'Oregon. Donald Trump s'est défendu de vouloir mener des «représailles». Il avance qu'Alexander Vindman a été accusé par sa hiérarchie d'«insubordination», d'avoir des «problèmes de jugement» et d'avoir «fait fuiter des informations». Il lui reproche également d'avoir «rapporté de façon erronée» le contenu de son «appel parfait» en juillet avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.