Au lendemain d'un discours aux accents triomphants devant le Congrès, Donald Trump se préparait mercredi à un acquittement annoncé, épilogue d'une procédure de destitution qui a divisé l'Amérique mais n'a pas fait vaciller sa base électorale. Si la mise en accusation de Donald Trump pour abus de pouvoir restera une tache indélébile sur son mandat, ce dénouement attendu souligne combien il peut compter sur un parti républicain aux ordres, un atout de taille à neuf mois d'une élection où il briguera un deuxième mandat. Le suspense est quasi-nul : la Constitution des Etats-Unis impose une majorité des deux tiers (67 sièges sur 100) pour le déclarer coupable et le milliardaire sait pouvoir compter sur le soutien sans faille d'au moins 52 des 53 sénateurs républicains. Donald Trump traverse, de fait, une période plutôt favorable: selon le dernier sondage de l'institut Gallup, il enregistre 49% d'opinions favorables, un record depuis son arrivée au pouvoir. Cerise sur le gâteau : les primaires de ses adversaires démocrates pour lui désigner un adversaire ont débuté lundi dans l'Iowa par un retentissant fiasco qui lui permet de rester sous la lumière des projecteurs, la position qu'il préfère. Dans l'hémicycle, la tension était palpable. Avant le discours, Donald Trump a ostensiblement évité de serrer la main que lui tendait la cheffe démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi. Et cette dernière, une fois l'allocution finie, a déchiré dans un geste spectaculaire sa copie du discours. Dans cette même Chambre des représentants qui l'a mis en accusation, Donald Trump a brassé tous les thèmes de la campagne à venir pour le scrutin du 3 novembre : son « mur puissant » contre l'immigration venue du Mexique, son intention d'interdire l'avortement « tardif », et les accusations contre les candidats démocrates qui prônent selon lui une « mainmise socialiste sur notre système de santé ». « Contrairement à tant d'autres avant moi, je tiens mes promesses », a lancé Donald Trump, sans cesse coupé par les ovations debout et les « USA, USA » des républicains, tandis que dans l'autre moitié de l'hémicycle, l'opposition démocrate restait assise et le plus souvent de marbre. Mais c'est surtout sur « la grande réussite économique » des Etats-Unis et le « boom des cols bleus » qu'il a mis l'accent, lors d'un discours sans annonce ni surprise. « Notre stratégie a marché », a-t-il martelé, en évoquant ses récents accords commerciaux avec la Chine, le Canada et le Mexique. Les démocrates réclament la destitution du 45ème président des Etats-Unis pour avoir essayé de forcer l'Ukraine à « salir » son possible adversaire à la présidentielle Joe Biden, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en guerre. Depuis que le scandale a éclaté, l'hôte de la Maison Blanche se dit victime d'une chasse aux sorcières orchestrée par ses adversaires qui n'auraient pas digéré sa victoire-surprise de 2016.