La question du Sahara « doit constituer une passerelle pour la complémentarité et la coopération maghrébine et non une source de dislocation », a affirmé le leader de la gauche, Mohamed Bensaid dans un entretien accordé à Barlamane.com, à l'issue de la visite effectuée récemment en Algérie en compagnie de personnalités politiques notamment Mohamed El Yazghi, Moulay Ismail Alaoui et Saadeddine Othmani. Selon lui, « l'avenir de l'Algérie est lié à celui du Maroc et vice-versa et les deux pays sont confrontés à des défis communs et ne peuvent les relever qu'à travers la coordination, la coopération et l'intégration, aussi bien au niveau sécuritaire et économique que sur le plan culturel ». Ce qui , selon lui, « permettra d'asseoir les bases d'une union maghrébine forte et unie capable de négocier avec les autres parties ». Cet ex-militant dans les rangs de l'Armée de libération, a indiqué que sa visite en Algérie est intervenue à l'initiative du « Centre Mohamed Bensaid Ait Idder » et n'a rien à voir avec une quelconque partie, gouvernementale ou politique, faisant savoir que l'objectif de cette visite était » de sortir les relations entre nos deux pays de l'impasse dans laquelle elles se trouvent, et dont le prix est chèrement payé par les Marocains et les Algériens », ce qui, selon lui, « ne reflète pas l'histoire de notre lutte commune pour la libération et notre ambition à une région unie autour d'un projet commun de coopération et d'intégration ». « Nous devons marcher dans une voie unioniste, et ce pour l'intérêt politique, économique, social et culturel des deux peuples », a-t-il souhaité avant d'ajouter : « ce que nous avons constaté durant notre séjour est l'acceptation de nos interlocuteurs Algériens de cette initiative juste et bienséante, comme nous avons aussi relevé chez eux une volonté similaire à la notre de trouver un moyen de sortir de la crise ». Pour ce militant de la gauche, il est impératif pour le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, de contribuer à résoudre les problèmes en suspens pour construire un Maghreb arabe fort et uni ». Il a, toutefois, relevé que « la situation est compliquée car il y a des difficultés qui nécessitent une volonté sincère pour les surmonter ». Concernant les principales questions qui ont été débattues par les responsables marocains lors de leur visite en Algérie, le leader gauchiste a fait savoir qu'au cours des réunions tenues avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ainsi qu'avec les leaders du Front de libération nationale (FLN), du parti des Forces Socialistes, dont le leader n'est autre que feu Houcine Ait Ahmed, du Parti de la Renaissance et d'autres parties, et avec des organisations de la société civile et des intellectuels algériens, le débat a été focalisé sur des questions importantes pour les deux parties et à leur tête l'ouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie, du fait que cette situation n'est pas normale et ne peut en aucun cas être acceptée par un citoyen maghrébin « . Au sujet du Sahara, il a annoncé qu'une invitation a été adressée aux Algériens pour participer à un colloque international sur la question du Sahara marocain, qui sera organisé à Marrakech par le Centre. D'autres invitations ont été également envoyées à des européens et des arabes outre les dirigeants des pays du Maghreb, et à tous ceux qui peuvent contribuer de près ou de loin à la résolution du problème et à rapprocher les points de vue, a-t-il révélé. A la question de savoir si le Polisario a été invité à cette conférence, Ait Idder a répondu qu'« il y a un dialogue et des consultations là-dessus. Mais, nous n'avons pas encore tranché sur ce sujet ». Il se peut que nous invitions des parties qui veulent dialoguer et qui croient en l'idée d'une solution négociée à même de servir l'unité de l'Afrique du Nord », a-t-il conclu.