L'arrestation puis la mise en liberté lundi dernier, du général Hassan, ancien responsable de la lutte contre le terrorisme au sein des services de renseignement algérien (DRS, direction du renseignement et de la sécurité), reste un mystère pour la presse algérienne. Le général Abdelkader Aït-Ouarab, dit Hassan, qui a incarné pendant près de 20 ans la lutte contre les groupes islamistes en Algérie, a été détenu pendant cinq jours, puis relâché sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre lui, indique le journal El Watan. Les accusations contre le général Hassan, mis à la retraite fin 2013, seraient pourtant nombreuses selon le journal qui évoque notamment « l'insubordination » « la création d'une organisation armée », « la rétention d'informations » et « la détention d'armes à feu ». Les circonstances expliquant l'arrestation et la remise en liberté du général Hassan posent, selon le site TSA (Tout Sur l'Algérie) « plus de questions qu'elles ne suggèrent de réponses ». Toutefois pour le site, « deux scénarios rationnels émergent pour expliquer la situation et aucun des deux n'est bien reluisant pour l'Etat algérien et ses institutions ». La première option serait que les faits reprochés au général Hassan soient fondés. Dans ce cas précis, indique TSA, son arrestation et sa détention seraient justifiées. Ce qui devient « injustifiable » dans ce scénario, selon la même source, est « le fait que l'ancien patron de la lutte antiterroriste au DRS ait été remis en liberté sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre lui ». La deuxième option, selon toujours TSA, serait que les faits reprochés soient infondés. Dans ce cas, l'arrestation du général Hassan « entrerait dans le cadre d'une stratégie d'intimidation établie dans le contexte des luttes claniques au plus haut échelon du pouvoir, nommément entre le clan présidentiel et le DRS ». Dans ce cas-là, ajoute TSA, « la remise en liberté du général après le tollé soulevé ferait figure de rétropédalage embarrassant pour le clan présidentiel ». Dans les deux cas, indique TSA, il serait « extrêmement difficile d'imaginer qu'un des deux scénarios ait pu se produire sans une sérieuse instrumentalisation et un grave détournement des institutions judiciaires, militaires notamment ». « Soit l'intervention a eu lieu en amont au moment de l'arrestation avec l'invocation de motifs factices, soit elle a eu lieu en aval pour bloquer le processus judiciaire ». L'affaire de l'arrestation du général Hassan, conclut TSA, « en dit long sur le degré d'envenimement de la lutte des clans au sommet de l'Etat