Trente-trois des 41 meurtres de masse impliquaient des armes à feu, selon une base de données. Les pertes en vies humaines ont occasionné 211 personnes. Rien que l'été dernier, 26 massacres ont fait 126 morts. Les Etats-Unis ont connu un nombre record de tueries de masse en 2019 : 41 tueries ont été marquées dans la base de données tenue anuellement depuis 2006 par l'agence Associated Press, ainsi que par USA Today et l'université Northeastern de Boston. Un chiffre qui dépasse record de 38 tueries de l'année 2006, et considéré aussi comme le plus haut depuis les années 1970. Le terme meurtre de masse est défini par le ministère de la Justice comme trois assassinats ou plus dans un même, à l'exclusion du tireur. Il n'y a pas de définition légale du terme tir de masse, malgré son utilisation fréquente par les groupes de contrôle des armes à feu et les médias. Ces tueries de masse ont été perpétrées dans les grandes villes, le long des routes rurales, au sein des banlieues. Elles ont donné lieu à des quartiers ébranlés, à des proches en larmes et à des appels au changement. La vague de violence armée a laissé le pays sur le qui-vive et a déclenché un débat plus intense sur le contrôle des armes à feu. Au total, ces 41 événements ont tué 211 personnes, un chiffre très élevé mais moins important qu'en 2017, année au cours de laquelle 224 personnes ont perdu la vie dans ces tueries, dont 58 rien que dans le massacre perpétré à Las Vegas, la plus grande tuerie de masse de l'histoire du pays. La plupart des massacres sont à peine devenus des nouvelles nationales, échouant à résonner parmi le grand public parce qu'ils ne se sont pas répandus dans des lieux publics comme les massacres à El Paso et Odessa, Texas; Dayton, Ohio; Virginia Beach, Virginie; et Jersey City, New Jersey. La majorité des meurtres impliquaient des personnes qui se connaissaient – conflits familiaux, violence liée à la drogue ou à des gangs ou personnes qui ont dirigé leur colère contre des collègues ou des proches. Les données publiées rejoignent assez bien les résultats des recherches de James Densley, chercheur en criminologie à la Metropolitan State University de Saint-Paul (Minnesota). «Ce qui rend ce chiffre aussi exceptionnel est que les tueries de masse se font plus nombreuses alors que les homicides sont en baisse», selon M. Densley. Pour le chercheur, la criminalité a connu plusieurs vagues au cours des décennies précédentes : les années 1970 et 1980 ont connu leur lot de tueurs en série, les années 1990 ont été marquées par les tueries dans des écoles et les années 2000 par la violence du terrorisme. «Il semble que ce soit l'âge des tueries de masse», selon James Densley. Selon une étude publiée en juillet 2015 dans Public Library of Science, des chercheurs des universités d'Arizona et de l'Illinois ont montré que les tueries de masse sont bel et bien contagieuses et donc sujettes… aux épidémies. Ces travaux expliquent que chaque événement accroît un peu plus la probabilité d'une prochaine tuerie dans les treize jours suivants.