Tenant compte des changements rapides et forts de notre société et des mutations économiques, sociales, technologiques et environnementales à l'œuvre à l'échelle internationale, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a élaboré un rapport adopté à l'unanimité par l'Assemblée générale dudit Conseil ayant contribué au chantier de réflexion autour du nouveau modèle de développement. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de partager sa contribution pour le nouveau modèle de développement. Le document, d'une centaine de pages, décline plus de 180 actions. Le résultat d'une démarche participative à laquelle ont contribué 58 acteurs et parties auditionnées et plus de 5.800 citoyens sondés. La contribution du CESE s'inscrit dans la dynamique suscitée par le discours du Monarque appelant à repenser le modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît notre pays. Selon le CESE, « le Maroc dispose d'importants atouts sur lesquels il peut s'appuyer pour accélérer son développement. Sa richesse réside notamment dans son capital matériel et immatériel, la jeunesse de sa population, son histoire, son rayonnement international et sa position géographique au carrefour des civilisations ». Le CESE note que le Maroc est en droit désormais d'aspirer à une plus grande ambition de développement centrée sur le citoyen et porteuse de plus de croissance économique. Cependant, des insuffisances importantes du modèle actuel en matière de croissance, d'inclusion, de solidarité, d'égalité des chances et de durabilité ont été identifiées. D'après le CESE, elles ont eu pour conséquence l'accentuation de la polarisation de la société et l'érosion de la confiance des citoyens envers le gouvernement, l'administration et les corps intermédiaires. Selon le CESE, les faiblesses structurelles qui empêchent la concrétisation de l'ambition collective sont liées aux facteurs limitant les capacités d'épanouissement et d'initiative des individus et particulièrement l'insuffisance des services publics, les systèmes de rentes et les obstacles à l'entrepreneuriat. Il faut signaler également que le modèle actuel est incapable de protéger, soutenir et faire participer dans la dynamique, des pans entiers de la société et notamment, les plus démunis, les femmes et le monde rural. Le Conseil économique, social et environnemental a défini ainsi neuf grands choix pour former le nouveau modèle de développement : 1. Un système d'éducation et de formation national, centré sur l'apprenant, basé sur la capacitation, la responsabilisation et la motivation des acteurs, dans l'objectif de former un citoyen acteur du progrès économique et social. 2. Une nouvelle génération de services publics performants et accessibles basés sur la responsabilisation des acteurs et tirant complètement parti de l'opportunité de la transformation digitale. 3. Un environnement garantissant une concurrence saine et régulant les avantages, la rente de situation et les privilèges pour favoriser l'investissement productif efficient et la réduction des inégalités. 4. Une transformation structurelle de l'économie, inclusive de l'informel, portée par l'entrepreneuriat et l'innovation et visant l'émergence industrielle. 5. Des femmes autonomes, actrices de développement et exerçant leurs droits pour une pleine participation à la vie économique, sociale, politique et culturelle. 6. Un monde rural intégré, valorisé, attractif et connecté. 7. Une solidarité organisée visant la réduction des inégalités sociales et territoriales, apportant une protection sociale universelle et financée par une juste contribution des citoyens. 8. Un capital naturel protégé, valorisé de manière soutenable pour favoriser la croissance durable. 9. Un Etat de droit, garant de l'intérêt général, menant une action publique territorialisée basée sur la cohérence, la transparence, l'efficacité et l'évaluation systématique. Pour donner corps à ces grands choix, le Conseil a proposé plus de 180 actions concrètes. Leur mise en œuvre pourrait se faire de manière accélérée sur les 5 prochaines années en assurant les réallocations budgétaires nécessaires, et surtout en suscitant une forte mobilisation qui permettra de dépasser les résistances au changement.