C'est un des faits majeurs qui s'est passé à Davos depuis l'ouverture du Forum qui réunit tous les ans en Suisse les grands de ce monde. Le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid, a en effet décidé ce jeudi 21 janvier d'interrompre son programme pour grimper dans son avion et retourner en Tunisie, où des émeutes sont en cours. De violents affrontements opposent policiers et militaires à des manifestants qui revendiquent le droit à l'emploi. Depuis la mort d'un jeune diplômé samedi dernier à Kasserine (Ouest), des protestations se sont multipliées dans plusieurs régions et la situation sécuritaire est catastrophique. En témoigne le nombre important d'incidents graves rapportés par l'agence de presse tunisienne TAP ce jeudi. Les affrontements directs entre manifestants et forces de sécurité ont débuté depuis dimanche dans l'Ouest du pays et fait, selon un bilan officiel provisoire, des dizaines de blessés. Un policier a été tué. Ce jeudi, on apprend par exemple que les manifestants ont mis le feu à des pneus pour bloquer la route nationale entre Kébili et Tozeur. D'autres feux ont été déclenchés dans d'autres localités du pays. A Hammam Chott, c'est un dépôt municipal de la ville qui a pris feu avant d'être pris d'assaut par les manifestants. La TAP indique que les forces sécuritaires ont fait usage, aujourd'hui encore, de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. A Tunis, le chargé de l'information au ministère de l'Intérieur a déclaré que « ce sont de petits groupes de personnes, dont le nombre ne dépasse pas la vingtaine et qu'on ne peut qualifier de protestataires, qui commettent des actes de violence et de pillage et incendient des pneus au niveau de plusieurs intersections dans différentes régions du pays ». Walid Louguini ajoute : « Ils rendent ainsi un service inestimable aux terroristes et leur permettent de s'infiltrer dans les rangs des protestataires et des citoyens ». Il appelle les manifestants à soutenir les forces de l'ordre, à lutter contre les actes de pillage et à faire preuve de vigilance en barrant la route devant « les pilleurs et les terroristes ».