Une personne a été tuée dans des affrontements ayant éclaté, lundi, dans plusieurs villes de Tunisie entre la police et des manifestants qui protestaient contre la hausse des prix. Selon le ministère tunisien de la Santé, Khomssi Yefrni (43 ans) de Teboura (40 km de la capitale) a succombé à ses blessures lors de son transfert à l'hôpital universitaire de Tunis. D'après des sources sécuritaires, plusieurs agents de sécurités ont été également blessés dans ces affrontements. Lors de leurs interventions, les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser des manifestants descendus dans la rue pour protester contre la hausse des prix et les nouvelles charges fiscales imposées par la loi des finances 2018. D'autres villes ont été gagnées par ce mouvement de contestation sociale provoquée par l'entrée en vigueur, le 1er janvier, d'une série de hausses des prix frappant notamment le gasoil, les voitures ou encore les services de téléphonie et d'accès à internet décidées dans le cadre de la loi de finances pour 2018. Selon des sources médiatiques tunisiennes, la nuit de lundi a connu une accélération spectaculaire des évènements, avec la sortie quasi simultanée de milliers de manifestants dans plusieurs villes du pays, pour déplorer la cherté de la vie. Cependant, ces manifestations ont vite débordé et ont abouti à des affrontements avec les forces de l'ordre, avec de nombreux blessés parmi les policiers. A Kasserine, les manifestants ont investi le dépôt municipal et se sont emparés de trente motocyclettes. L'armée est descendue dans la ville pour sécuriser les édifices publics. Des scènes semblables se reproduisent un peu partout, notamment à Sidi Ali ben Aoun, et Gafsa. A Thala relevant du gouvernorat de Kasserine, les manifestants avaient bloqué l'avenue principale de la ville et brulé des pneus en protestation contre la dégradation du pouvoir d'achat, la montée du chômage et l'absence du développement dans la région. Ils ont scandé des slogans appelant à transformer la ville de Thala en gouvernorat et à accélérer la réalisation des projets programmés. Suite à ces incidents éclatés dimanche dans cette région, le gouvernement tunisien a annoncé qu'un conseil ministériel sera tenu avant la fin de ce mois de janvier, consacré au gouvernorat de Kasserine pour examiner les questions de développement dans les différentes zones de la région. Par la voix de son ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, l'exécutif tunisien s'est engagé à relancer la réalisation d'un nombre de projets entravés dans une durée déterminée, dont l'hôpital régional type B à Thala et la création d'un pôle du marbre pour valoriser les richesses de la région. Il a fait savoir que des mesures et des décisions seront prises en urgence au profit des habitants de la région lors du conseil qui sera tenu prochainement. Commentant ces manifestations, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi a insisté sur l'impératif de respecter les engagements formulés par le gouvernement envers la région et de réaliser les objectifs de la révolution. L'UGTT qui s'était illustrée, les dernières semaines de l'année 2017, comme étant le soutien et le support inébranlable du gouvernement Youssef Chahed, a souligné l'appui, inaliénable aux revendications légitimes des protestataires. Confronté à la baisse de la fréquentation touristique et des investissements étrangers, le gouvernement tunisien dit n'avoir d'autres solutions pour tenter d'équilibrer les finances publiques.