L'un des plus puissants typhons ayant jamais frappé le Japon a brièvement paralysé la capitale Tokyo, où au moins 35 décès et 11 disparus ont été rapportés dimanche 13 octobre par les médias locaux. Dans la soirée, 110.000 secouristes s'apprêtaient à passer la nuit à venir en aide aux habitants piégés par les nombreuses inondations. Maisons submergées, glissements de terrain, cours d'eau en furie : la tempête chargée de pluies d'une intensité record a semé la désolation en traversant le centre et l'est du Japon dans la nuit de samedi à dimanche. Des habitants ont été ensevelis dans des glissements de terrain, noyés dans leurs habitations ou dans leurs véhicules emportés par les eaux, parmi lesquels un enfant dont le corps a été retrouvé dans une rivière. La chaine de télévision nationale NHK a prévenu que l'étendue des dégâts commençait tout juste à apparaître, beaucoup de zones étant encore sous les eaux. Les images impressionnantes du typhon Hagibis au JaponSamedi 12 octobre, le puissant typhon Hagibis s'abattait au Japon, entraînant de nombreuses inondations mais également au moins 11 morts et plus d'une douzaine de personnes disparues. D'importantes inondations affectaient toujours la région centrale de Nagano, où une digue a lâché, déversant les eaux de la rivière Chikuma sur une zone résidentielle dont les habitations étaient inondées jusqu'au premier étage. «Actuellement 110.000 policiers, pompiers, garde-côtes et soldats des Forces d'autodéfense font tout leur possible dans les opérations de recherche et de sauvetage et cela devrait continuer toute la nuit», a déclaré le premier ministre Shinzo Abe. Parmi eux, 31.000 soldats équipés de 130 aéronefs. Des images de la NHK ont montré l'un de leurs hélicoptères en train d'hélitreuiller des habitants depuis les toits dans la région de Nagano. Quelque 4 millions de personnes étaient toujours concernées par des consignes d'évacuation dimanche en fin d'après-midi. Plus de 135.000 avaient suivi ces avis sans caractère obligatoire et se trouvaient dans des refuges. L'intensité «sans précédent» des précipitations selon l'Agence météo japonaise (JMA) avait poussé celle-ci à émettre son niveau d'alerte aux pluies maximales, réservé aux situations de catastrophe prévisible. Hagibis avait accosté samedi peu avant 19 heures et atteint la capitale japonaise vers 21 heures, accompagné de rafales de vent pouvant atteindre près de 200 km/h. Jusqu'à un demi-million de foyers ont été privé d'électricité et 100.000 étaient encore touchés dimanche. À Higashi Matsuyama, dans la région de Saitama, des cultivateurs de riz et de fleurs comptaient dimanche leurs pertes, l'eau ayant envahi des entrepôts pleins de récoltes toutes fraîches. Hagibis a par ailleurs paralysé les transports dans la grande région de Tokyo, en ce week-end prolongé par un lundi férié. La circulation des trains reprenait dimanche mais les liaisons aériennes de Tokyo étaient en partie seulement rétablies. Plus de 800 vols ont été annulés pour la journée, selon la NHK. Des rails de train inondées à cause du Typhon Des jeunes filles nettoient les passages de la boue La tempête a aussi bouleversé l'organisation de deux compétitions sportives organisées au Japon : les qualifications du Grand Prix de Formule 1 de Suzuka avaient été reportées à dimanche matin, tandis que deux matches du Mondial de rugby qui devaient se tenir samedi, à savoir France-Angleterre et Nouvelle-Zélande-Italie, avaient été annulés dès jeudi. Un troisième match, Namibie-Canada, qui était prévu dimanche à Kamaishi, a également été annulé. Un crève-cœur pour cette commune quasiment rayée de la carte par le tsunami de 2011 et qui voyait dans cette rencontre un symbole de sa résurrection.