Leurs fonctions ministérielles ayant pris fin, les ministres et secrétaires d'Etat sortants empocheront un bon pactole estimé à quelque neuf millions de dirhams. L'indemnité des ministres et des secrétaires d'Etat ainsi que la somme allouée à leur traitement et leurs frais de représentation constituent un sujet d'intérêt, de curiosité, mais également de spéculations, de divergences, voire d'hostilité à l'égard du personnel politique. La difficulté de trouver les informations pertinentes tend également à nourrir le sentiment d'opacité et, partant, les doutes entourant la rémunération des principales fonctions politiques. Dans les faits, selon le dahir n° 1-74-331 du 11 Rabîi II 1395 (23 avril 1975), relatif à la situation des membres du gouvernement et à la composition de leurs appareils, dans son article 30, que «les membres du gouvernement bénéficient à la cessation de leurs fonctions, d'une pension qui leur est servie dans les conditions et les modalités fixées par la loi». Ce dahir, tel que réformé en 1995, éclaire certaines zones d'ombre. L'article 7 bis de la mouture dispose que «les membres du gouvernement perçoivent à la fin de leur mandat une pension égale à leur salaire… multiplié par 1,5». Les membres du gouvernement perçoivent des primes de départ. Selon le régime actuel, les membres sortants du gouvernement El Othmani I auront une pension versée à vie, transmissible aux éventuels ayants-droit, en cas de décès, à hauteur de 50% du montant de l'indemnité initialement allouée. Ainsi, les ministres percevront 39.000 dirhams et les secrétaires d'Etat 30.000 dirhams. Ne versant aucune cotisation durant leur mandat, les membres du l'exécutif ont la possibilité de prétendre à bénéficier de la pension dès leur départ, sans avoir à attendre l'âge de la retraite, fixé à 63 ans. Pour rappel, 21 ministres ont quitté le gouvernement : Du PJD : Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance ; Mustapha El Khalfi, ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement ; Mohamed Najib Boulif, secrétaire d'Etat chargé du Transport ; Bassima Hakkaoui, ministre de la Famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social ; Mohamed Yatim, ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle ; Khalid Samadi, secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Du RNI : Mohammed Aujjar, ministre de la Justice ; Rachid Talbi Alami, ministre de la Jeunesse et des sports ; Lamia Boutaleb, secrétaire D'Etat chargée du Tourisme. Du MP : Mohammed Laârej, ministre de la Culture et de la communication ; Mohammed El Gharras, secrétaire d'Etat chargé de la Formation professionnelle ; Hamou Ouheli, secrétaire d'Etat chargé du Développement rural et des eaux et forêts ; Fatna Lkhiyel, secrétaire d'Etat chargée de l'Habitat. De l'USFP : Abdelkrim Benatiq, ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration ; Rkia Derham, secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur. De l'UC : Mohamed Sajid, ministre du Tourisme, du transport aérien, de l'artisanat et de l'économie sociale ; Othmane El Ferdaous, secrétaire d'Etat chargé de l'Investissement. Du PPS : Abdelahad Fassi-Fihri, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville ; Anas Doukkali, ministre de la Santé.