L'Egypte a appelé à une médiation internationale au sujet de la construction controversée d'un mégabarrage sur le Nil par l'Ethiopie, après des négociations tripartites au Soudan ayant abouti à une «impasse», selon Le Caire. L'Egypte craint que la construction du grand barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu, entamée en 2012 par l'Ethiopie, n'entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau. Le Caire a appelé à «l'implication d'une médiation internationale dans les négociations sur le barrage de la Renaissance», dans un communiqué publié tard samedi 5 octobre par le ministère de l'irrigation, à l'issue de nouveaux pourparlers cette semaine à Khartoum. «Les négociations sur le barrage de la Renaissance sont dans une impasse», a ajouté le ministère égyptien, la délégation éthiopienne ayant « rejeté toutes les propositions qui prennent en compte les intérêts de l'Egypte en matière d'eau ». Le ministre éthiopien de l'eau et de l'énergie, Seleshi Bekele, a cependant refusé de parler d'« impasse », estimant que des questions en suspens pouvaient encore être résolue Dans un autre communiqué, la présidence égyptienne a appelé les Etats-Unis à jouer « un rôle actif » pour résoudre le différend, affirmant la nécessaire intervention d'un pays tiers pour « sortir de l'impasse ». L'Egypte est « déterminée à défendre son droit à l'eau », a affirmé samedi sur Twitter le président Abdel Fattah Al-Sissi. La Maison Blanche avait exprimé vendredi son « soutien » aux négociations, appelant les trois pays à «faire preuve de bonne volonté pour parvenir à un accord». La diplomatie éthiopienne a estimé que la demande de médiation internationale du Caire était «un déni injustifié des progrès» réalisés pendant les négociations. «Cela va à l'encontre des souhaits de l'Ethiopie», a-t-elle ajouté dans un communiqué. Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l'Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée. Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d'Afrique, avec une production de 6 000 mégawatts. Des analystes estiment que l'absence d'accord entre l'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte pourrait susciter un conflit entre les trois pays et avoir de graves conséquences humanitaires.