Mustapha Khalfi, le ministre de la communication porte-parole du gouvernement, vient du susciter la colère de Mohamed Boussaid, son collègue des finances au cabinet Abdelilah Benkirane. Motif? Khalfi vient de débaucher un cadre du ministère des finances qu'il a nommé directeur des ressources humaines et des finances dans son département sans avoir eu la courtoisie de demander l'autorisation de Boussaid, ni même l'en informer. On ne sait pas si Boussaid, homme plutôt affable et calme, va réagir ou s'il va avaler la couleuvre. On ne sait pas non plus quel rôle au juste a joué dans ce débauchage le chasseur de têtes Driss El Azami, ministre délégué chez Boussaid et ami personnel de Khalfi et son frère au parti de la justice et du développement (PJD). Incapable de constituer une équipe homogène au ministère qu'il dirige depuis quatre ans, Khalfi recourt ainsi à la piraterie pour combler ses lacunes et n'en a cure de déséquilibrer d'autres départements. Et ce n'est pas la première fois! Driss Makoudi, le directeur des ressources humaines et des finances sortant, était lui même cadre du ministère des finances avant de rejoindre, il y a moins de deux ans, celui de la communication sur recommandation… de Driss El Azami. En moins de quatre ans, Khalfi aura changé plusieurs fois de secrétaire général et de directeur des ressources humaines et des finances, deux postes névralgiques. De l'irresponsabilité! Makoudi, le dernier partant du département de la communication, a été contraint à la démission sans que l'on sache pourquoi. Pour maquiller ce licenciement, Khalfi a organisé un pot d'adieu en son honneur. Un enterrement de première classe que Makoudi a accepté sans que l'on sache non plus pourquoi. Depuis sa nomination en janvier 2012, Khalfi, monsieur « je sais tout » et chouchou de Benkirane, le chef du gouvernement, a prouvé à maintes reprises qu'il n'avait ni les compétences, ni les qualifications nécessaires pour occuper ce poste, ni même la disposition à apprendre. Il a en effet entamé sa carrière ministérielle par des mensonges qu'il distribue à gauche et à droite, sans se soucier des conséquences. Il a menti plusieurs fois aux journalistes et à leur syndicat, à la fédération des éditeurs de journaux, aux maisons de production, et même aux députés. Il a imposé des appels d'offres dans le secteur de la création, une première dans les annales de la télévision dans le monde. Il a traité le Mexique de bordel devant les députés de la nation. Il a pris des mesures populistes pour soigner son image personnelle, celles de son parti et du Mouvement de l'Unicité et de la Réforme (MUR) auquel il appartient. Comme abolir 5 dirhams de redevance de l'électricité et priver le budget de la télévision nationale de fonds, et déclarer la guerre à la publicité de la loterie et priver chaque année le budget de l'Etat de près de 2 milliards de dirhams. Il a ridiculisé, lui le porte-parole du gouvernement, 34 millions de marocains sur les ondes d'une radio française en étalant à la face du monde sa méconnaissance des dossiers qu'il est censé défendre et son ignorance des règles de base de la langue française qu'on apprend dès l'école primaire. Sans parler des bruits qui courent sur le financement par son département de certaines associations étrangères au secteur de la communication. Sans parler non plus des multiples voyages injustifiés à l'étranger qu'il collectionne. Imbu de sa personne, Mustapha Khalfi est allé même jusqu'à se présenter comme le pont, la courroie de transmission entre Benkirane et l'entourage royal. Soi-disant l'homme par qui les messages passent. De l'irresponsabilité! En un laps de temps court, Khalfi a collectionné des erreurs aussi graves que nombreuses, plus graves et nombreuses que celles de tous ses collègues du gouvernement réunis. Khalfi a prouvé au plus optimiste des marocains, excepté Benkirane, qu'il n'a pas le profil de l'emploi.