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Enquête : l'hôpital provincial Hassan I de Tiznit ne dispose plus d'obstétricien
Publié dans Barlamane le 27 - 09 - 2019

La situation est alarmante à l'hôpital Hassan I de Tiznit. Médecins et patientes fulminent de colère. Plusieurs femmes sont obligées de se rendre à Agadir, désormais, afin de pouvoir accoucher et recevoir les soins pré ou post-partum nécessaires . Et pour cause, l'un des seuls gynécologues exerçant au sein de l'hôpital a été arrêté par le délégué régional du ministère de la Santé, Khalid Moutaki, qui règne sur les médecins de la ville de Tiznit en véritable tyran.
Le service de gynécologie et d'obstétrique à l'hôpital provincial de Tiznit souffrait déjà d'un manque patent d'effectifs, avec seulement 4 médecins pour plus de 200.000 habitants. Un premier médecin n'assure que 18 heures de service par semaine, pour des raisons de santé, un deuxième médecin oeuvre déjà dans le privé et n'a plus jugé rentable d'exercer dans l'hôpital Hassan I, un troisième médecin fait l'objet d'une affectation provisoire et n'a pas encore rejoint le service de santé. en question Le quatrième médecin, le Dr. Farid Qassidi, est donc le seul qui oeuvre effectivement, jour et nuit, tous les jours au service de gynécologique et obstétrique de l'hôpital, selon le Dr. El Mountadar Alaoui, Secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP).
Tout bascule lorsque le Dr. Qassidi tombe en dépression et fait un burn-out, « Qassidi était esquinté, fatigué à force d'assurer la permanence et le service jour et nuit pendant un an. Sa santé mentale s'est détériorée. Il a même commencé un traitement aux antidépresseurs« , témoigne pour barlamane.com/fr le Dr. Abdelali Lwahid, secrétaire régional du SIMSP de la région de Souss Massa. La somnolence compte parmi les effets secondaires des antidépresseurs, ainsi, « Dr. Qassidi était incapable d'assurer les permanences au-delà de 22h« , atteste Dr. Lwahid.
Le soir du 23 au 24 septembre, une femme arrive à l'hôpital de Tiznit, sur le point d'accoucher. Son cas, cependant critique, nécessitait une supervision particulière. Elle devait donc être transférée à Agadir, et c'est ce que décide le Dr. Qassidi. Cette décision sera l'alibi trouvé pour sa suspension par le délégué régional, le lendemain même, avançant que le Dr Qassidi a « refusé de prendre en charge une personne dans un état critique ».
Le médecin en question, Farid Qassidi est réputé non seulement parmi ses pairs mais aussi parmi les patients. Dr. Alaoui le confirme, en ajoutant que « ce médecin était surmené. Il assurait le service tout seul, matins, soirs, et week-ends. Il était disponible à n'importe quelle heure, et n'a pas réussi à obtenir de congé depuis une année ».
Pour le SIMSP, Dr. Qassidi a été arrêté « suite à un règlement de comptes », puisque le médecin en question commençait à « poser trop de questions » et a dévoiler des dossiers dérangeants concernant le délégué régional du ministère de la Santé, notamment la situation critique des hôpitaux à Tiznit, des fraudes fiscales comme le non-remboursement des indemnités annuelles du personnel, entre autres.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs patientes enceintes de la ville de Tiznit déplorent le départ du seul médecin de l'hôpital de leur ville, qui œuvrait malgré un manque flagrant de matériel, de lits, et de personnel.
Suite à ce tollé de réactions, la délégation régionale du ministère de la Santé dans la région de Tiznit publie un communiqué, où elle assure aux patients que le service gynécologique au sein de l'hôpital de Tiznit est assuré, afin de tenter d'apaiser la situation. En réalité, Dr Lwahid nous affirme qu'il n'en est rien. Il spécifie même que, du 24 au 26 septembre, pour ne parler de que de ces dates- là, « tous les cas gynécologiques qui se sont présentés à l'Hôpital Hassan I ont été transférés à d'autres hôpitaux puisqu'il n'y avait personne pour les prendre en charge ». Au total, le nombre de cas s'élève à 50.
En creusant un peu plus, nous avons découvert que l'hôpital provincial de Tiznit reçoit un minimum de 10-15 naissances par jour, dont 12-15 césariennes quotidiennement, l'écrasante majorité en est assurée par le Dr. Qassidi.
Toutes les filières du SIMPS s'élèvent actuellement contre cette décision arbitraire, mais également contre le système de permanence actuel. La permanence est obligatoirement assurée par les médecins pendant la nuit et les week-ends, sauf que, dans des hôpitaux comme celui de Tiznit, « ce travail sans relâche provoque des séquelles physiques et mentales chez les médecins. Ils tombent malades, souffrent de stress, n'ont pas assez de repos, souffrent de burn-out, et peuvent ainsi commettre des erreurs médicales », argumente Dr. Alaoui, qui affirme que le système de permanence doit être revu et révisé, la permanence devant normalement être assurée par équipes de 4.
Autre motif de colère, le délégué régional du ministère de la Santé, Khalid Moutaki, qui tyranniserait les hôpitaux, contrôle les budgets en se dressant contre des directeurs « figurants« , affirme Dr Lwahid. Il limoge, suspend et recrute comme il le souhaite. C'est le même délégué régional impliqué dans la suspension du chirurgien pédiatrique Mehdi Chafî, appelé "médecin des pauvres", qui dénonçait "des harcèlements de sa hiérarchie" et les conditions dans lesquelles il exerçait son métier. Le Dr Chafî a fini par être suspendu pour les mêmes raisons que Dr. Qassidi, puisque selon la délégation, il "a refusé de soigner un enfant" et l'aurait renvoyé vers l'hôpital régional d'Agadir "sans raison valable". Un schéma qui se répète ? Notons que, jusqu'à présent, l'hôpital Hassan I de Tiznit ne dispose d'aucun chirurgien pédiatrique.
Ayant eu écho de cet « arrêt arbitraire », le ministère de la Santé a décidé d'ouvrir une enquête sur le cas de Dr. Qassidi, mais également sur la situation et la gestion de l'hôpital provincial Hassan I de Tiznit. Ainsi une comission venant de l'Inspection générale a investi l'hôpital provincial de Tiznit afin de faire un état des lieux et contrôler les différents aspects de la gestion. En attendant le verdict…
De part et d'autre, la situation inquiète. Des « raisons syndicales » et « des règlements de compte » viennent entraver l'exercice médical, dans un hôpital public surpeuplé, et qui ne dispose d'absolument aucun minimum requis pour prodiguer des soins de qualité à des milliers de patients.


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