La justice italienne a annoncé samedi l'arrestation de dix personnes, huit d'origine tunisienne et deux italiennes, soupçonnées de financement du terrorisme, dont un imam de Teramo, dans les Abruzzes, au centre de l'Italie. Le réseau terroriste mis en échec est soupçonné d'avoir « créé de nombreux faux comptables, à travers diverses sociétés, pour mettre de côté d'importantes sommes d'argent, en partie fruit de l'évasion fiscale », précise un communiqué du parquet de L'Aquila, chef-lieu des Abruzzes. Cet argent servait « aussi au financement d'activités liées à l'organisation radicale al-Nosra », l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, selon la même source. Une partie des sommes était destinée également à des imams en Italie « dont un définitivement condamné pour association de malfaiteurs à des fins de terrorisme international », poursuit le communiqué. Parmi les dix personnes figure, outre l'imam, une comptable italienne, selon le communiqué qui précise que des biens, argent et biens immobiliers, d'une valeur « de plus d'un million d'euros » ont été saisis. Un Tunisien, résident à Turin (nord) et ayant des sociétés dans les secteurs du bâtiment et du commerce de tapis, est soupçonné d'être le chef de ce groupe, ont précisé les enquêteurs au cours d'une conférence de presse. « Nous avons des motifs raisonnables de croire que le groupe démantelé constituait des fonds secrets qui étaient transférés en Turquie où ils étaient utilisés pour financer le départ vers la Syrie d'aspirants terroristes », a déclaré le procureur de L'Aquila, Michele Renzo. « Dans de nombreuses écoutes téléphoniques, les personnes soupçonnées parlaient de Syrie et d'Irak, faisant référence à une unité de combattants d'al-Nosra vers laquelle ils orientaient les aspirants combattants », a précisé le général des carabiniers, Pasquale Angelosanto. L'imam d'origine tunisienne et le Tunisien propriétaires des sociétés et soupçonné d'être à la tête du groupe ont été incarcérés, ont indiqué les enquêteurs. La justice a en revanche opté pour l'assignation à résidence concernant les huit autres personnes, dont la comptable italienne et l'épouse italienne du principal suspect.