La nouvelle de l'arrestation de la journaliste Hajar Raïssouni au motif d'avortement clandestin a agité la toile ce mardi. Alors qu'elle, son compagnon et son clan affirment que l'intervention subie ne concerne aucunement une interruption de grossesse, un rapport médical émis par l'hôpital Ibn Sina, parvenu à Barlamane.com, dément leurs assertions et prouve d'une part qu'elle était bel et bien enceinte, et qu'un acte d'avortement a été effectivement accompli. Le cas de la journaliste marocaine Hajar Raissouni, officiant dans le journal arabophone Akhbar Al Yaoum, dont le directeur de publication est incarcéré pour de multiples chefs d'accusation dont des actes de débauche, a été largement relayé par la presse et les réseaux sociaux aujourd'hui. Raissouni, son compagnon et le médecin ayant accompli l'acte d'avortement ont été arrêtés samedi soir dans son cabinet médical, à Rabat. Ils ont comparu lundi devant le procureur du Roi pour motif «d'avortement illégal». Mais deux autres chefs d'accusations accablent le ‘'couple'': actes de débauche et relations sexuelles hors mariage. Le clan de la journaliste a crié au complot précisant qu'elle a été victime d'une hémorragie nécessitant une opération immédiate. Ces propos ont été confirmés par la jeune femme, qui assure qu'étant fiancée et se considérant même comme l'épouse de son compagnon selon la chariaa -puisque la rencontre des deux familles s'est soldée par la lecture de la Fatiha- et à quelques jours de se marier, elle n'avait aucune raison d'avorter. De son côté, la société civile a réouvert le débat sur les risques pour la santé des avortements clandestins et le droit des femmes à disposer de leur corps. A noter que les interpellés resteront emprisonnés jusqu'à la prochaine audience, qui aura lieu le 9 septembre prochain.