Les migrants recueillis en Méditerranée par le navire humanitaire Open Arms ont débarqué hier soir sur l'île italienne de Lampedusa en application d'une décision de la justice italienne. Une centaine de migrants secourus au large de la Libye par l'Open Arms, le navire humanitaire espagnol, ont pu débarquer mardi soir sur l'île italienne de Lampedusa, au terme d'une attente de 19 jours. Le procureur italien Luigi Patronaggio a ordonné le débarquement de ces migrants, compte tenu de la situation tendue à bord, et la mise sous séquestre du navire de l'organisation humanitaire espagnole du même nom afin de mener une enquête pour séquestration de personnes, omission et refus d'actes officiels. Le ministre l'Intérieur Matteo Salvini s'est dit « visé » par la décision du procureur italien. « Si quelqu'un pense me faire peur avec la énième plainte et demande de procès, il se trompe. Ce serait une blague d'être parvenu à convaincre l'Espagne d'envoyer un navire et maintenant d'œuvrer à les faire débarquer en Italie et faire juger le ministre de l'Intérieur qui continue de défendre les frontières du pays », a-t-il dit sur Facebook. Dans sa déclaration, Matteo Salvini faisait référence à la décision de l'Espagne d'envoyer un navire militaire à Lampedusa pour prendre en charge les migrants et les amener à Majorque, à environ mille kilomètres de la Sicile. Le navire espagnol humanitaire l'Open Arms comptait 147 migrants à bord à son arrivée près de Lampedusa jeudi, et un peu plus de 80 après l'évacuation vers l'île de plusieurs personnes ayant sauté à l'eau mardi et de plusieurs dizaines de mineurs ou de malades ces derniers jours. Stationnés depuis jeudi dernier à quelques centaines de mètres des côtes de Lampedusa, ces migrants s'étaient vu refuser l'accès de l'île par les autorités italiennes, bien que la France, l'Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et l'Espagne se soient engagés à les accueillir.