Les Algériens manifestent vendredi pour la 25ème semaine consécutive, appelant à la « désobéissance civile » et rejetant le dialogue proposé par le pouvoir pour mettre fin à la crise politique née de la contestation inédite que connaît le pays depuis février. Au milieu d'un important déploiement policier, des manifestants ont commencé à défiler, comme chaque vendredi, dans le centre d'Alger jusqu'à la Grande poste. Outre les appels à la désobéissance civile pour pousser les dirigeants de l'ancien régime Bouteflika à quitter le pouvoir, les manifestants ont également scandé des slogans contre Karim Younes, le coordonnateur de l'Instance nationale de dialogue et de médiation. Formée par le président par intérim Abdelkader Bensalah, cette instance est chargée de mener des consultations sur les modalités de la future présidentielle. Mais elle est grandement contestée par les protestataires et plusieurs personnalités ont refusé de la rejoindre. Les manifestants, face à la ténacité du régime actuel, ont commencé à appeler à la désobéissance civile, et ont affirmé leur refus total du dialogue proposé par le pouvoir. Le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a jugé jeudi que les revendications « fondamentales » du mouvement de contestation avaient été satisfaites, estimant que l'objectif était désormais l'élection présidentielle. L'armée a refusé de mettre en place les « mesures d'apaisement » prônées par l'Instance de dialogue pour favoriser les discussions avec la contestation. Ces mesures incluaient entre autres la libération des personnes arrêtées en lien avec les manifestation et l'allègement des fouilles et du dispositif policier les jours de protestation.