La Banque mondiale a effectué un diagnostic du secteur privé marocain, un document de 154 pages qui analyse le marché marocain et formule différentes recommandations pour une « deuxième génération de réformes » dans le but de « stimuler la croissance du secteur privé, la création d'emplois et l'amélioration des compétences ». Tout y passe, concurrence, compétences, capital-risque, et tous les facteurs liés au PIB et à l'environnement économique. Le rapport rendu public évoque la crédibilité macroéconomique du pays et la stabilité politique importante, considérés comme des atouts inestimables dans une région instable. Selon le diagnostic, le Maroc a maintenu sa notation d'investissement tout au long de la crise financière mondiale mais « malgré le taux d'investissement remarquablement élevé du Maroc, l'un des plus élevés au monde avec une moyenne de 34 % du PIB par an depuis le milieu des années 2000, les retombées en termes de croissance économique, création d'emplois et productivité, ont été décevantes » explique le rapport. En ce qui concerne le chômage et la création de l'emploi, le document déplore que « l'économie marocaine a enregistré des performances particulièrement décevantes en termes de création d'emplois. Alors que la population en âge de travailler a augmenté, en termes nets, de 270.000 personnes par an entre 2012 et 2016, seulement 26.400 nouveaux emplois nets ont été créés en moyenne par an. » « Le secteur public, qui investit principalement par l'intermédiaire des entreprises publiques, représente la moitié de tous les investissements réalisés dans le pays. Ces investissements ont en partie été coûteux, avec un rapport qualité-prix discutable. Alors qu'un grand nombre d'investissements ont été réalisés dans les infrastructures, dont les effets sociaux et économiques ne peuvent être pleinement observés qu'à long terme, les projets sélectionnés pour un financement public ne tiennent parfois pas suffisamment compte des problèmes d'efficacité et peuvent ne pas optimiser l'impact sur la productivité et la création d'emplois » indique le rapport dans le volet consacré aux investissements,encourageant ainsi les investissements privés. Se référant à d'autres analyses, notamment le Mémorandum économique sur le Maroc et le Diagnostic-pays systématique de la Banque mondiale, le diagnostic rappelle que le modèle existant basé sur une croissance dépendante du taux très élevé d'accumulation de capital public fixe, n'est pas soutenable. Selon lui « Le Maroc ne peut pas uniquement compter sur l'accumulation de capital pour rattraper les pays à revenu plus élevé, car cela nécessiterait des investissements toujours plus importants, mettant en péril sa stabilité macroéconomique ». Le rapport présente plusieurs recommandations dont, la création d'un environnement favorable aux entreprises afin qu'elles puissent pénétrer les marchés, se développer et exporter. Cela nécessitera des conditions propices à une concurrence équitable, du capital humain et des compétences de meilleure qualité pour répondre aux besoins d'une main-d'œuvre moderne et encourager ainsi l'entrepreneuriat, d'un meilleur accès au financement des petites entreprises et des startups pendant tout leur cycle de vie, ainsi que des institutions qui les soutiennent. Parmi les instructions fournies, nous retrouvons également la facilitation de l'accès aux services essentiels pour les PME : « un système de concurrence équitable, du capital humain et des compétences, un accès aux chaînes de valeur mondiales, des financements et du capital-risque aux stades critiques de leur développement, un accès au foncier, aux infrastructures et aux services TIC indispensables pour une économie moderne et une culture favorable aux affaires ».