A l'approche de la présidentielle de novembre 2020, Donald Trump semble déterminé à galvaniser sa base électorale, très majoritairement blanche, en alimentant les tensions raciales et idéologiques qui divisent l'Amérique. « Un désordre dégoûtant, infesté de rats et autres rongeurs », un « endroit très dangereux et sale » où « aucun être humain ne voudrait vivre » : Le président américain a dépeint samedi en quelques tweets un tableau infâme de Baltimore, une ville industrielle du Maryland majoritairement noire minée par les problèmes sociaux, la drogue et la violence.Les propos présidentiels ont provoqué la colère à Baltimore. Ces attaques visaient en premier lieu Elijah Cummings, élu de Baltimore au Congrès, qui avait critiqué la semaine précédente les conditions de détention des mineurs à la frontière avec le Mexique. « Les démocrates jouent toujours la carte du racisme, alors qu'ils ont en réalité fait si peu pour les formidables Afro-Américains de notre pays », a répondu dimanche matin Donald Trump sur Twitter. Comme lorsque le président avait invité mi-juillet quatre élues démocrates issues de minorités à « retourner » dans leur pays, ses nouveaux propos ont été commentés avec parcimonie au sein de son camp. L'élue démocrate du Michigan Rashida Tlaib, devenue en novembre l'une des deux premières femmes de confession musulmane élues au Congrès, l'a accusé dimanche sur CNN de mener une « campagne de haine » destinée selon elle à masquer son absence de propositions pour le pays. Barack Obama, assez discret depuis son départ de la Maison Blanche, a modestement contribué au débat en partageant samedi sur Twitter une tribune de 149 membres noirs de son gouvernement qui s'y inquiètent de la rhétorique de M. Trump et de la « montée du racisme » aux Etats-Unis. « Je suis fier de la façon dont ils continuent à se battre pour une Amérique meilleure », a écrit l'ancien président, comme un miroir déformant au célèbre slogan de son successeur, « Make America Great Again (« Rendre à l'Amérique sa grandeur »).