Le FCFA, devise principale de l'Afrique Centrale, traverse une zone d'instabilité. Les activités des banques et des entreprises peinent à garder leur cours normal à cause d'une pénurie de la devise. La pénurie des devises en Afrique centrale, revient à plusieurs facteurs, notamment la hausse des frais de change, la dévaluation de la devise, et les infractions de la réglementation des changes commises par certaines banques. Les pays adoptant la devise du FCFA ont l'obligation de déposer 50% de leurs réserves de change au Trésor Français. Les six pays africains qui forment la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) à savoir, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, le Congo et le Tchad sont animés de tensions par rapport à leur devise. La question fatidique qui se pose : faut-il réformer, maintenir ou carrément sortir du FCFA. Et pour y répondre, le continent africain est divisé en deux positions distinctes : un front anti-FCFA, et un front anti-réforme. Pour le premier, la maîtrise de sa propre monnaie est une affaire de souveraineté. Depuis son instauration en 1945, la France est un acteur monétaire principal du FCFA. Cette devise est liée à un passé colonial, il équivaut à une mainmise française sur le continent. Cela est étroitement lié au taux de change à parité fixe du FCFA avec l'euro. En effet, ce dernier est fixé à 650 FCFA pour un euro, une donnée considérée défavorable à la croissance économique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2018, le PIB des 14 membres de la devise FCFA équivalait à 222 Milliard de dollars, environ 8% du PIB français. Un véritable butin. Beaucoup de ces pays ont une politique monétaire qu'ils n'ont pas changé depuis 30 ans, elle paraît donc aujourd'hui soit dépassée, soit incapable des les aider à contrer les nouveaux défis de la décennie. Le front anti-réforme s'abrite sous les arguments de la stabilité de la monnaie, qui, puisqu'elle est indexée à l'euro, est à l'abri des brusques fluctuations, surtout les dépréciations. Un autre argument tangible est que le FCFA bénéficie d'une crédibilité internationale vu son lien avec l'euro. Une donnée à double facettes puisque cela fait également du FCFA une monnaie surévaluée. Reste à prendre en considération que les pays africains ne sont sous aucune obligation d'utiliser la monnaie et sont libres de la quitter quand ils le souhaitent, à l'instar du Mali, de la Mauritanie, ou encore la Guinée. Reste à savoir si les pays africains sont prêts à collaborer ensemble afin de créer une devise qui servira leurs intérêts, tout en leur permettant d'œuvrer ensemble sur des termes préférentiels.