Le Général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, s'est prononcé aujourd'hui 20 mai, dans une déclaration pour des élections présidentielles le 4 juillet 2019, au cours d'une visite à Ouargla, quatrième région militaire en Algérie. Ahmed Gaïd Salah a appelé à «accélérer la création et l'installation de l'instance indépendante pour l'organisation et la supervision des élections», rapportent les média algériens. Il a en outre dénoncé «ceux qui veulent maintenir le pays dans l'impasse», faisant référence aux contestataires, qui pour lui «sont des individus et des entités qui tentent sciemment de nous mener vers le vide constitutionnel avec tous les risques et menaces qu'il peut comporter », les accusant de vouloir conduire le pays au désastre économique et social. Officiellement pour "la supervision des tirs de contrôle, conformément à la directive opérationnelle", cette visite arrive au lendemain de la publication d'une lettre de trois personnalités politiques appelant à l'annulation de l'élection du 4 juillet. Ahmed Taleb El Ibrahimi, le général à la retraite Rachid Benyelles et Ali Yahia Abdennour, puisqu'il s'agit d'eux, contestent, dans cette lettre, le maintien de la date de l'élection comme "solution constitutionnelle" brandie par le pouvoir depuis la démission de Abdelaziz Bouteflika, malgré le rejet populaire de cette voie. Ils y exhortent également l'armée à ouvrir un « dialogue franc et honnête avec les représentants du mouvement de contestation et les partis politiques le soutenant ». Suite à la déclaration de Gaïd Salah de ce jour, on s'attend, en Algérie, à une riposte des représentants du mouvement de contestation et des politiques soutenant les manifestants.