Baptisée, au départ, ‘'commission pour la vérité et la justice sur l'affaire de Taoufik bouachrine'', cette entité va vite se muer en ‘'Comité de soutien'' pour exacerber un parti pris irréductible pour le mis en cause, sur fond de stigmatisation d'un pouvoir judiciaire dit d'abattage. Affichant une cécité volontaire sur la réalité implacable d'une affaire de droit commun, cette entité a fait sienne une ligne d'attaque criant à un musellement de la liberté de la presse, d'où son déploiement à l'international, en ameutant les ONGétrangères (‘'Human Rights Watch'', ‘'Amnesty International'' et ‘'Reporters sans frontières»), au même titre que les mécanismes onusiens (groupe de travail sur la détention arbitraire, rapporteur spécialsur la liberté d'expression et conseil des droits de l'homme). Si au lendemain de sa création en juin 2018, le dynamisme de ce comité se nourrissait de l'enchainement des audiences du procès de Taoufik Bouachrine (huit réunions et quatre conférences de presse, en plus d'une pétition à l'attention d'‘'Amnesty International''), force est de constater qu'après la condamnation du mis en cause le 09novembre 2018, l'attitude dudit comité a un relent de désabusement et se retrouve en situation d'incapacité d'agir qui déteint sur son fonctionnement, car même lorsqu'il réussit à se réunir (trois conclaves, un sit-in observé le jour du verdict devant le siège du parlement et une conférence hasardeuse à Paris), ses membres ne prennent plus aucune décision digne de ce nom, et improvisent des solutions boiteuses en fonction des lueurs d'entente. Jusqu'ici, ce comité n'avait d'autres effets que de créer un peu d'agitation, somme toute aléatoire, car plutôt que de construire son propre agenda, il est resté otage d'une stratégie basée sur la réaction, et malgré toutes les solidarités qu'il a sollicitées, il n'a pas réussi, pour autant, à susciter des ralliements spontanés. La faune diverse qui compose ce comité, allant d'acteurs associatifs en mal de notoriété, à des islamistes opportunistes, jusqu'à des avocats aux carrières ménopausées, est, en effet, divisée sur la stratégie d'action. A cet égard, les critiques s'appellent l'une l'autre pour incriminer le triumviratMohamed Rida-Maâti Mounjib-Khadija Riadi que d'aucuns mettent à l'index leur hégémonie sur les rouages de cette entité et leur tendance à s'accaparer le pouvoir de décision. Plus que des aristocrates athéniens oisifs, disponibles pour la politique, Mohamed Rida, Maâti Mounjib et Khadija Riadi sont rompus aux combines et autres conciliabules d'alcôve, comme en attestent la décision non consensuelle, mais non moins imposéepar ce troïka, d'observer le sit-in en question, ou encore leur initiative de publier le 26/02/2019, un communique faisant écho de l'avis du ‘'GTDA'', a l'insu des autres membres dudit comité. S'il ne rompt pas encore l'unité dudit comite, le ‘'césarisme'' cultivé par ce trio en altèresérieusement l'action collective, au regard de la démission (tenue secrète) d'Achraf Tribak/PJD de son poste de coordonateur du secrétariat dudit comité d'une part, et du désengagement de plusieurs membres de cette instance, dont Soulaimane Raissouni, Mounir Abou El Maâli (‘'Akhbar Al Yaoum''), Abdellatif Hmamouch (‘'Annahj addimocrati''), Saida El Kamel (ex-‘'Qaidi'', journaliste ‘'Al Qods Al Arabi'') et Abdelilah El Khoudri (observatoire marocain des droits de l'homme), d'autre part.