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Déroutante politique du croassement des grenouilles au pays de l'Arabie saoudite
Publié dans Barlamane le 05 - 02 - 2019

Telle une poule qui a perdu la tête ou des crapauds qui ressentent un sacré mal de vivre en eaux troubles, certaines chaînes de télévisions financées par le régime saoudien osent l'ouvrir, en singeant l'énigmatique croassement des corbeaux ou même l'inquiétant gazouillis du chœur des grenouilles. Quel intérêt ? Aucun, si ce n'est d'embêter les pays qui ont au fil du temps aidé l'Arabie saoudite à surmonter ses crises aux plus forts moments critiques de son Histoire. Encore une fois, la chaîne d'information Al-Arabya tv s'obstine dans ses délires et produit un pseudo programme consacré à la question du Sahara. Clownesque et caricatural à volonté, le fond comme la forme laissent à désirer. Outre l'inénarrable animateur de l'émission qui s'illustre par un amateurisme primitif et une nullité absolue, la suite est une pire hérésie ou l'instrumentalisation de l'affaire du Sahara à des fins strictement narcissiques succède au reniement du droit international comme de la légalité, la vérité de l'Histoire comme de la situation sur le terrain.
Non seulement l'animateur débite d'étranges insanités et d'absurdes informations, souvent fausses et infondées, mais ose, en plus, transformer les maquisards du Polisario en un pays, de surcroit, légalement constitué et proprement reconnu par le concert des nations. Il lui a même accordé injustement et dans une initiative inédite le statut de représentant légitime du peuple sahraoui. Quoi de mieux ?
Si le concept de l'Hallucination désigne en psychologie la perception pathologique de faits qui n'existent pas, de sensations en l'absence de stimulus extérieur, et bien c'est exactement la même pathologie qui frappe de plein fouet les médias de l'Arabie Saoudite et de temps en temps certains de ses leaders proches d'anciens saltimbanques que de véritables hommes politiques. Ce qui les met en situation de produire un discours digne d'un patient atteint d'une fièvre aigue, qu'il lui fait subséquemment perdre ses moyens de discernement.
Plus étrange encore est de savoir que cet épisode survient au moment où l'Arabie saoudite est au pic de l'agitation produite par le feuilleton du scandale de la liquidation du journaliste Khashoggi. Un drame qui
est loin d'avoir livré tous ses secrets et qui est en passe d'entraîner l'Arabie saoudite dans un désastre sans fin.
A son entame les critiques et les réprimandes fusant de partout provoquent le mépris et le ridicule de la communauté internationale avec l'ensemble de ses composantes politiques et médiatiques. Une réaction on ne peut plus significative au regard de la trivialité avec laquelle les autorités saoudiennes se sont livrées à assassiner ce journaliste, optant, sans scrupule, pour la manière la plus barbare qui soit, pour seul motif fallacieux est que le défunt se serait vaguement exprimé sur le style du prince héritier saoudien.
Couvert de la honte de la tête au pied, à cause de sa vraisemblable déception et de son incroyable manque de discernement et de clairvoyance, le prince Ben Salman monte au créneau, grimpe dans son avion en errance dans le désert de la discorde. En quête du soutien des uns et des autres, il accepte jusqu'à entreprendre un périple chez les pays amis comme chez les pays hostiles à son acte. Il les prie en désespoir de cause de faire pression sur la Turquie afin qu'elle lâche du lest et mette fin à ce terrible scandale.
En Algérie, où il fait escale, le prince héritier saoudien aurait fait l'objet de chantage de la part du régime militaire entêté et paralysé qui règne en maître sur le pays et aurait reçu dans la foulée de fausses promesses. Ces agissements limites schizophrènes ne sont pas étrangers à un pays qui ourdit de nuisibles stratagèmes à l'encontre du Maroc, en s'activant régulièrement, en vue d'empoisonner ses cordiales et non moins exemplaires amitiés avec les pays arabes et africains et rendre irrespirable l'atmosphère de ses relations avec les peuples du monde. Peut-être que le prince héritier saoudien est-il en train d'appliquer la parabole de « la grenouille ébouillantée ». Celle-là même qui consiste en un exercice fortement remarqué par les scientifiques les plus avertis. Lorsqu'on jette une grenouille dans une casserole d'eau bouillante elle se dépêchera d'en sortir. En revanche, si on place une grenouille à sang froid dans une casserole d'eau froide et qu'on chauffe l'eau lentement jusqu'à ébullition, la grenouille s'habituera petit à petit à la chaleur et finira par rendre l'âme sans avoir tenté de s'échapper. Et c'est le cas de l'ébullition progressive actuelle qui prévaut dans le golfe Persique. Cette politique serait-elle à l'identique de celle prônée par l'Arabie saoudite et son voisin Les Emirats Arabes Unis dont les excès à l'extérieur et les déséquilibres à l'intérieur sont légion ? Rien n'est
moins sûr ! Au contraire, lorsqu'on y regarde de très près nous sommes frappés par la tournure des choses. Ces deux entités ont l'air d'un vagabond pris dans les tourmentes d'une tempête de sables en plein désert aride sans guide ni boussole.
Il faut dire qu'à l'investiture de ces deux petits dirigeants, les deux pays prennent de très mauvaises habitudes. Que dire du marécage yéménite et ses conséquences sur son peuple pacifique? Que penser de l'éclatement du Conseil de Coopération des pays du Golf, entraînant une irréversible rupture du système des pays de la région ? Ceci sans oublier le financement occulte des sombres foyers de déstabilisation du voisinage par la distribution de grosses subventions et de valeureux cadeaux. Ajouter à cela la prise en charge de la lourde formation des milices ainsi que de l'incitation au réveil des cellules dormantes. Ils y ont recours depuis, annihilant ainsi toute velléité du retour à quelque forme d'apaisement qu'il soit et ouvrant les vannes à une ardeur de jeunesse insouciante et bien mal disciplinée. Un tournant qui ne manquerait pas d'aggraver leur cas et de les rapprocher peu à peu de la faillite annoncée du puéril système de gouvernance.
Pourtant, le Maroc ne s'est jamais désavoué lorsqu'il s'agissait de s'investir de toutes ses forces et par tous les moyens, en vue d'assurer la stabilité et la sécurité du Royaume d'Arabie saoudite et de défendre son intégrité territoriale. Plus encore, il était à la pointe de la répression de toute agression contre son peuple et à la lutte contre la marée Houthi aussi bien que contre les agressions de l'armée irakienne sous le régime précédent.
Or, voilà que l'Arabie saoudite le remercie de la plus belle des manières par son étonnant volte-face, exactement comme le roi Al-Nu'man l'a fait à l'adresse de l'architecte Sinmar qui bâtit dans le palais un sentier sollicité par le monarque mais caché à tous. Il fut par la suite tué pour service rendu parce qu'il savait où se situait le refuge caché.
Le comble dans cette rocambolesque histoire c'est que le prince saoudien, au fait des joutes lancées contre le Maroc, ne bouge pas le petit doigt. Bien au contraire, il ferme les yeux et laisse faire les incultes, justifiant d'une grande tolérance à l'égard des plus minables de ses collaborateurs, y compris ceux qui abusent de leurs tournures langagières pour porter préjudice à la dignité des Marocaines et des Marocains. Rappelons-nous qu'à la tête des auteurs de ces monstruosités débitées contre le peuple marocain s'illustre
indéniablement un certain individuvolage et non moins trivial dénommé Turkey Al-Cheikh !
En tant que média libre au Maroc, digne et fier, à l'abri des sales pots de vin grossissant les comptes des tribunes de l'opprobre et de la honte et achetant de corruptibles journaleux engloutis jusqu'au cou dans l'humiliation, nous nous dressons comme un seul Homme contre ces pratiques. Mieux encore, nous nous mobilisons pour défendre notre patrie et la dignité de nos enfants de l'emprise des nauséabonds pétrodollars, émanant d'un pays que les Marocains ont toujours considéré comme le leur et plus proche d'eux que de leur propre entité, au temps où sa gouvernance fut entre les mains de grands leaders réputés pour leur sagesse légendaire.
Qu'à cela ne tienne! Rétorquer au croassement d'insatisfaites grenouilles évoluant dans de sales étangs ne nous priverait pas de signaler la forte portée symbolique du texte de la comédie « Les Grenouilles » d'Aristophane présentées à Athènes aux Lénéennes en l'an 405 avant J.C. Dirigée contre Euripide, la pièce le prend par le côté littéraire. Elle est surtout composée en trois mouvements : la descente chez Hadès, la scène aux portes de l'Hadès et la joute poétique. Ecrite en ces temps immémoriaux par le dramaturge grecque elle ne fait pas dans la dentelle, mais stigmatise la réalité d'Athènes dès lors que la cité fut vidée de ses plus grands poètes et intellectuels partis au monde des morts. Il n'en resta plus alors que les pseudos poètes et autres vils individus. Aristophane dit dans l'un des dialogues de cette comédie dont le titre vient des grenouilles qui peuplent les marais des Enfers : « Il déteste l'homme qui traîne au service de son pays et s'empresse de lui faire du mal, celui-là même qui cherche à atteindre ses objectifs personnels et à réaliser ses intérêts étriqués sans jamais s'acquitter de ses obligations nationales. N'est-il pas enfin de compte qu'une simple grenouille des marais ? » martèle-t-il.
Si le système humain ressemble à s'y méprendre au système animal dans certaines règles de la vie, il est encore plus frappant de relever que par son impolitesse et son infériorité, ce dernier s'emploie à agir par instinct plutôt que par raison. En revanche, les changements rapides qui surviennent à l'heure actuelle font que certains régimes du Moyen- Orient adoptent les méthodes faibles de certains reptiles, y compris d'assurer leur survie de manière primitive, en ignorant par ignorance de penser aux dangers de l'avenir.
Ils sont encore moins vigilants lorsqu'il est question de bien planifier et d'avoir une large vision des choses. Pourtant, ils excellent plus lorsqu'ils pensent au grand luxe, aux tentations du présent, aux fastes et autres paillettes.
Certaines populations d'animaux cachent leur tête dans le sable en cas d'épreuves à haut risque, alors qu'une variété de reptiles creuse le sol et s'y engouffre pour se prémunir contre le danger. Ainsi en est-il de certains régimes des Etats du Golfe. A court d'imagination ils n'auraient pas la faculté de prévoir les scenarii de ce qu'il pourrait advenir du monde dans les jours à venir. Ils se contentent de la traditionnelle ritournelle des reptiles, mammifères et animaux.
Force est de constater que ce serait assurément leur porte de sortie, si au moins ils s'en saisissent pour se taire et hiberner comme les tortues en hiver. Au lieu de cela, ils privilégient de se dissimuler dans les fosses pour émettre des sons funestes à l'image du croassement des corbeaux et du gazouillis des grenouilles, avec comme perspective de saper le moral des troupes et d'envenimer l'atmosphère.
Enfin, sait-on pourquoi l'Arabie saoudite a gardé le silence lorsque le président américain, Donald Trump, a ridiculisé son prince héritier en affirmant que, sans les Etats-Unis, le régime saoudien aurait péri et ce, au moment où il déposait par centaines des milliards de dollars dans l'escarcelle de la Maison Blanche ?
Au lieu de laver l'affront, les médias saoudiens s'occupent de ce qu'il ne les regarde pas. Ils ont plutôt intérêt à laver leur linge sale et dire au monde entier pourquoi leur police arrête des citoyens lambda, ainsi qu'une belle brochette de scientifiques, d'activistes des droits de l'Homme, de juristes, de journalistes, qu'ils jettent en prison sans le moindre procès équitable.
Aux médias aussi d'expliquer à l'opinion publique internationale les raisons qui sont à l'origine de la jalousie qui s'est emparée d'un si grand pays du Golfe Persique au point de convoiter le succès d'un pays, le Qatar, géographiquement petit, mais si brillant, au point de planifier, d'anticiper les événements et d'œuvrer à la mise en place d'une entité à même de faire face aux manœuvres hégémoniques du voisinage.


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