Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) entame sa mise à niveau. Une étude stratégique pour diagnostiquer l'état du secteur, les forces et les faiblesses des entreprises BTP est en cours d'élaboration par un cabinet de conseil. Lancée conjointement par le ministère de l'équipement et du transport, la Fédération marocaine du conseil et de l'ingénierie (FMCI) et la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP), cette étude portera également sur l'environnement concurrentiel des entreprises opérant dans le BTP et sur la définition des grandes lignes d'une stratégie de développement à l'horizon 2020. «Le diagnostic a été finalisé, les benchmarks internationaux réalisés. Le cabinet en charge de cette étude stratégique en est à la phase de la déclinaison de la stratégie en mesures concrètes et précises pour assurer la mise à niveau et le relèvement de la compétitivité de nos entreprises et identifier l'accompagnement gouvernemental nécessaire à ce développement», annonce à ALM Bouchaïb Benhamida, président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP). La nouvelle stratégie portera sur sept axes. Il s'agit de la fiscalité et le financement, l'export, la sécurité et les conditions du salarié, la formation et l'innovation, l'excellence, la représentation professionnelle et interprofessionnelle ainsi que la réglementation. Si les pouvoirs publics et les professionnels s'associent pour donner un nouvel élan à ce secteur c'est parce qu'ils savent les vertus du vieil adage : «Quand le bâtiment va tout va». En 2011, le secteur du bâtiment et des travaux publics a employé près de 1.059.000 personnes, avec une création nette de 30.000 nouveaux postes d'emploi, 16.000 postes créés en milieu urbain et 14.000 en milieu rural, selon le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville. Entre le deuxième trimestre 2011 et la même période de 2012, le BTP a créé 34.000 postes d'emploi, 16.000 en milieu urbain et 18.000 en milieu rural. Ce qui représente une hausse de 3,4% du volume d'emploi du secteur, selon la même source. Entre 2002 et 2009, la valeur ajoutée, à prix courant, du secteur BTP a enregistré un accroissement de 111,13%. Par ailleurs, le BTP contribue pour plus de la moitié dans la Formation brute du capital fixe (FBCF), et ce depuis 2001. Il a drainé un volume d'investissement de près de 111,66 milliards de dirhams en 2008 et 113,64 milliards en 2009. C'est dire tout le poids que pèse ce secteur dans l'économie nationale. Ralentissement du BTP au troisième trimestre 2012 La note de conjoncture du mois d'octobre dernier du Haut-Commissariat au Plan (HCP) a constaté que le ralentissement de l'activité de construction, amorcé au début de l'année, s'est poursuivi au troisième trimestre 2012. Les ventes du ciment, corrigées des variations saisonnières et des effets des fêtes religieuses mobiles, se seraient inscrites en baisse de 0,5%, en glissement trimestriel, après s'être déjà infléchies de 10,2% au deuxième trimestre, selon la même source. Sur la même tendance baissière, les créations nettes d'emplois dans le secteur ont été moins vigoureuses, affichant un repli de 1,3%, en variation trimestrielle, après s'être inclinées de 1,4% un trimestre auparavant.