Le pays des contrastes qui est le nôtre ne cesse pas d'afficher ses contradictions même dans des drames comme celui d'Al Hoceïma. Ce n'est même plus la lenteur des secours dans une nuit noire et une terre tremblante qui écœure le plus dans cette tragédie nationale. Le pays des contrastes qui est le nôtre ne cesse pas d'afficher ses contradictions même dans des drames comme celui d'Al Hoceïma. Ce n'est même plus la lenteur des secours dans une nuit noire et une terre tremblante qui écœure le plus dans cette tragédie nationale. Car d'autres séismes sont venus ébranler toute la population du Royaume quand après les secousses mortelles,un silence assourdissant a frappé tout le système du pays. Silence radio. Silence télévision. Silence gouvernement. Silence politique. Silence social. Silence citoyen! Pourtant ailleurs tout le monde parle de nous : les médias écrits et audiovisuels, les politiques et les ONG des plus lointaines contrées. Heureusement, car Al Hoceima, et ses régions, étaient coupées du monde marocain tout au long de la matinée de ce mardi. La télévision n'a pu émettre les premières images de cette catastrophe qu'en début d'après midi. Et ce après avoir abreuvé le peuple angoissé de feuilleton stupides. Personne n'a pensé à suspendre la diffusion de ces navets pour donner des informations en direct ou en différé. Lamentables télévisions qui, il est vrai, fonctionnent au rythme de nos décideurs politiques dont aucun n'a daigné prendre le micro pour rassurer une population inquiète et esseulée. Faces à ce vide médiatique et gouvernemental, les gens puisaient l'information dans les chaînes et radios étrangères : LCI, Euronews, Al Jazeera, Al Arabia I télévision. Et le contraste de la communication marocaine nous est parvenu justement de cette dernière chaîne française. Figurez-vous que le ministre et porte parole du gouvernement, Nabil Benabdallah, a dû exporter sa voix à l'extérieur pour se faire entendre. Il a trouvé refuge à I télévision pour nous informer sur nous. C'est à croire que nous n'avons pas de télévisions pour que le ministre de la communication aille dire ailleurs ce qu'il devait nous dire ici. On est totalement dans le noir de l'irrationnel dont les dégâts sont aussi douloureux que ceux du séisme d'Al Hoceïma. Quand le ministre de la communication ne peut pas passer à à la TVM et à 2M, c'est qu'il y a un hic. Quand le Premier ministre , Driss jettou, ne bouge pas dans ces circonstances douloureuses, on se demande vraiment si on a un véritable gouvernement. Il a fallu que SM le Roi Mohammed VI donne son ordre pour que deux ministres et la conseillère du souverain fassent le déplacement. Zoulikha Nasri mérite son surnom de dame de fer qui est toujours là où la solidarité l'exige. Quant à nos politiques qu'ils soient ministres, chefs de partis , députés ou autres élus, ils ne ratent aucune occasion pour étaler leur sempiternel ratage. Maintenant il va falloir rendre des comptes surtout pour ces responsables qui ont minimisé les dégâts humains pour contribuer indirectement à retarder les aides étrangères. Pis encore, plusieurs médias étrangers ont relayé l'information selon laquelle les autorités marocaines se contentaient pour le moment de leurs propres moyens de secours. C'est terrible mais on aimerait bien savoir qui est ce responsable qui a refusé le secours des pays amis? C'est normal , il ne connaissait pas l'ampleur de la catastrophe face au silence radio.