Le Maroc vient d'approuver le transfert de 17 détenus de nationalité marocaine qui purgent actuellement leur peine dans les prisons belges. Leur extradition au Maroc devrait se faire dans quelques semaines à bord d'un avion militaire. Ces détenus sont condamnés pour trafic de stupéfiants, fabrication de stupéfiants, menaces, formation d'une bande organisée, port d'arme illicite et séjour illégal en Belgique. Il s'agit de la deuxième extradition depuis 1997, date de signature du premier protocole entre le Maroc et la Belgique, prévoyant le retour des détenus marocains au pays. En mai dernier, 5 prisonniers marocains détenus en Belgique avaient rejoint le Maroc. Agés de 24 à 39 ans, ces prisonniers sont incarcérés pour séjour illégal, drogue, coups et blessures, faux en écriture, détention d'armes, viols, séquestration et torture. Notons que ces transferts font suite à un accord conclu en 2007 entre les deux pays qui autorise la Belgique à extrader vers le Royaume les détenus marocains pour qu'ils purgent leur peine dans leur pays d'origine. Cet accord qui n'est entré en vigueur qu'au 1er mai 2011 prévoit le transfert forcé des détenus contrairement au protocole de 1997 où le détenu devait consentir à son transfert. Rappelons que cette procédure d'extradition ne concerne que les détenus marocains à qui il reste encore au moins un an à purger. Les Marocains détiennent un triste record en matière de séjour carcéral en Belgique. Au total, près de 1.200 personnes de nationalité marocaine sont détenues dans des prisons belges, sur une population carcérale totale estimée à près de 10.000 détenus. Toutes ces personnes ne feront pas l'objet d'extradition dans la mesure où la Belgique envisage d'extrader au maximum 190 prisonniers marocains vers le Maroc. Cette possibilité d'extradition vers le Maroc avait suscité une polémique dans le cas de l'affaire Fouad Belkacem, le porte-parole de Sharia4Belgium (groupuscule extrémiste musulman). Condamné à deux ans de prison, pour incitation à la haine envers les non-musulmans, par le tribunal correctionnel d'Anvers, le procureur général avait demandé que ce dernier soit déchu de sa nationalité belge. Si cette procédure de déchéance de nationalité devait aboutir, le mis en cause pourrait alors être extradé vers le Maroc.