La tension est montée d'un cran entre le PAM et le PJD. Les responsables du PAM (Parti authenticité et modernité) viennent en effet de porter plainte contre le PJD (Parti de la justice et du développement). Ils accusent certains hauts cadres du parti de la lampe de faire valoir leurs fonctions en tant que ministres dans la campagne électorale. En effet, les deux partis politiques mènent une campagne électorale en perspective des élections partielles respectivement à Tanger et à Marrakech le 4 octobre prochain. Contactée par ALM, Souhaila Riki, membre du bureau politique du PAM, affirme qu'une plainte a bel et bien été déposée. «Le PAM a décidé de saisir la justice pour protester contre les agissements du PJD en pleine campagne électorale. Nous avons constaté que des membres de ce parti annoncent, dans les circonscriptions électorales concernées, l'organisation de meetings en précisant auprès des citoyens qu'ils seront présidés par des ministres», explique-t-elle. Et de poursuivre : «Ces faits ont d'ailleurs fait l'objet de procès-verbaux établis par des huissiers de justice présents sur les lieux. Nous avons donc soumis ces PV à la justice pour statuer sur cette affaire». Au PJD, les responsables disent qu'ils ont appris les faits à travers la presse et qu'ils n'ont encore aucun document officiel sur une quelconque saisine. «Il est un peu tôt de réagir officiellement à ce sujet puisque nous n'avons sous la main aucun document officiel qui prouve que la justice a été saisie», explique Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance. M. Boulif fut également tête de liste du PJD dans la circonscription de Tanger-Asilah dont les résultats ont été invalidés par le Conseil constitutionnel, quelques mois auparavant, pour utilisation de symboles religieux dans la campagne électorale précédant les élections du 25 novembre. Interrogé sur la véracité des informations concernant l'utilisation de certains responsables de leurs titres de ministres dans la campagne, Boulif affirme qu'aucune loi n'interdit les ministres de prendre part à une campagne électorale de leur parti. «Si un ministre peut se porter candidat selon les textes en vigueur actuellement dans notre pays, pourquoi l'interdire alors de participer à la campagne électorale menée par son parti. Si la présence d'un ministre dans une campagne électorale dérange tant, qu'on nous demande alors de démissionner ou qu'on fasse adopter une nouvelle loi interdisant aux ministres de participer à des activités de leurs partis politiques», conclut-il.