Le bras de fer entre Mustapha Ramid et les greffiers n'est pas près de finir. Ces derniers reviennent à la charge. Après leur grève de deux jours organisée en mars 2012, les revoilà qui se mobilisent pour un mouvement de débrayage de 24 heures, ce vendredi 28 septembre dans tous les tribunaux du Royaume et ce, à l'appel lancé par le bureau national du Syndicat démocratique de la justice (SDJ/FDT). Ce dernier accuse le ministère de tutelle d'attiser les tensions en refusant d'activer les mécanismes du dialogue sectoriel et d'apporter des solutions d'urgence concernant les formalités de promotion par concours interne. «La grève est aujourd'hui notre dernier recours et ce, après avoir usé de toutes les voies possibles (correspondances, lettres ouvertes, sit-in…) pour faire entendre notre voix à Mustapha Ramid et aux responsables de la justice», souligne Abdessadek Saidi, secrétaire général du Syndicat démocratique de la justice. Plusieurs points sont reprochés au ministère. Le syndicat dénonce la marginalisation de l'instance des greffiers par la Haute instance du dialogue pour la réforme de la justice. «Nous n'avons aucune garantie que notre vision sera prise en compte dans les conclusions des travaux de cette Haute instance», martèle M. Saidi, expliquant que cette mise à l'écart des greffiers par rapport au dialogue sur la réforme de la justice vient du fait que le cercle de décisions au sein du ministère de la justice, dominé par les avocats et les juges, dénigre le rôle des greffiers et ignore leur apport dans le parcours de la justice et l'évolution de leur domaine et compétence. Autre dossier chaud sur la table de M. Ramid, celui de la Fondation mohammedienne des œuvres sociales des magistrats et des fonctionnaires de la justice. Le syndicat pointe du doigt le mode de gestion de cette institution marqué selon, M. Saidi par «plusieurs dysfonctionnement hérités de l'ancien statut de la Fondation en tant qu'association et qui doit faire l'objet d'une véritable restructuration». En relation avec cela, M. Saidi critique directement le ministre de tutelle, lequel «dirige cette institution de manière individuelle sans jamais consulter le conseil administratif n'ayant jamais tenu de réunion depuis la création de la Fondation». Le syndicat appelle également à la révision de la loi n° 39.09 portant création de la Fondation mohammedienne des œuvres sociales des magistrats et des fonctionnaires de la justice, et qui ne prend pas en compte la représentativité des syndicats dans l'organisation de cet établissement. Par ailleurs, le syndicat déplore le manque de réactivité de la part du ministre de la justice qui n'a pas respecté les engagements contenus dans l'accord signé récemment. Et de conclure : «Devant le mutisme du ministère et son ignorance de nos revendications nous n'avons eu d'autre choix que d'organiser cette grève pour l'avertir». Malheureusement, c'est le citoyen qui se retrouvera victime, ce vendredi, devant des tribunaux paralysés par ce mouvement.