Potentiel repreneur de la Sénélec, l'américaine AES, déjà présente au Cameroun, reste fragile sur le plan financier. La presse sénégalaise ne semble pas convaincue par l'assise financière de la société américaine AES Coporation, potentiel acheteur d'une partie de la Senelec. Son précédent dans un pays voisin, le Cameroun alerte les médias du pays. « Depuis la fin de l'année 2001, sa filiale Aes Sirocco Ltd, tient les rênes de la Société Nationale d'Electricité du Cameroun (Sonel). Une privatisation qui ne semble pas faire l'unanimité, au moment où la société américaine vit des heures difficiles et se profile, après la défaillance de Vivendi, comme le repreneur potentiel de la Senelec », lit-on dans les colonnes d'un des principaux supports sénégalais « Le soleil ». Ce qui inquiète le plus les responsables, c'est le plan social initié par la société américaine. C'est ainsi que l'on apprend qu'AES avait poussé à « des départs volontaires près de la moitié des effectifs, soit environ 2000 personnes et a installé une trentaine de cadres expatriés », aux commandes de la Sonel camerounaise. De plus, la crainte réside également dans la similitude des méthodes de privatisation adoptées par les deux pays. L'autre remarque est d'ordre conjoncturel. L'organisation du secteur énergétique n'obéit pas aux mêmes facteurs de production. L'électricité sénégalaise reste d'origine thermique. Par conséquent, elle souffre des fluctuations des cours des produits pétroliers. Aussi, la moitié du chiffre d'affaires de la Senelec comble la facture des importations en hydrocarbures. Pour sa part, selon « Le soleil », 95% de l'énergie camerounaise provient d'installations hydroélectriques. De même, qu'à la comparaison de la capacité productive des deux entreprises, celle de la Sonel affiche le double de la Senelec. Les journalistes du « Le soleil » ont orienté leurs investigations vers la maison-mère d'AES, sise en Virginie aux Etats-Unis. Et là le constat est alarmant. Sur la place financière, depuis le mois d'avril 2001, le cours de l'action est en chute libre. Ils rapportent que sur deux mois, le titre de la compagnie a perdu 70% de sa valeur. En février de cette année, il affiche 3,4 dollars. Si c'est sur le plan financier que le groupement Vivendi-ONE a été évincé, le gouvernement sénégalais se trouve aujourd'hui en mauvaise posture.