Y aura-t-il ou non un remaniement dans les prochaines semaines? La question se pose avec acuité ces derniers jours. A son origine, des déclarations de responsables au sein du parti de l'Istiqlal sur la possibilité d'un remaniement après l'élection du nouveau secrétaire général. D'ailleurs, Hamid Chabat se serait d'ores et déjà prononcé pour un remaniement au cas où il est élu au secrétariat général du parti de la balance. Le dirigeant istiqlalien M'hamed El Khalifa avait également soulevé la question dans des déclarations à la presse. S'agit-il alors d'une information véridique ou plutôt une simple manœuvre politicienne à la veille du conseil national? Il faut dire que certains membres du conseil national ne croient pas vraiment à cette information. «Un remaniement ministériel est opéré lorsque des dysfonctionnements au sein de la majorité gouvernementale entravent sa bonne marche. On ne peut pas effectuer un remaniement uniquement parce qu'un nouveau secrétaire général est élu et qu'il doit placer ses fidèles au sein du gouvernement», explique ce membre du conseil national représentant la région de Tanger. Et de poursuivre : «Toutes les informations qui circulent actuellement sur le sujet sont des spéculations qui entrent dans le cadre d'une guéguerre entre les différents courants». Une guéguerre qui est devenue d'ailleurs très intense. La tension risque, en effet, de s'exacerber au cours de la réunion du comité exécutif prévue aujourd'hui. Il sera question du remaniement mais également des préparatifs pour l'élection du nouveau SG. Le comité devra ainsi mettre les dernières retouches sur la logistique mobilisée pour la prochaine session du conseil national programmée dimanche prochain. Une session de tous les risques pour l'un des plus anciens partis politiques au Maroc. A quelques jours de l'élection du successeur de Abbas El Fassi, le parti est toujours divisé, partagé entre deux camps. Le premier soutient Abdelouahed El Fassi, ancien ministre de la santé et fils de l'un des fondateurs du parti, Allal El Fassi. Le deuxième se range du côté de Hamid Chabat, maire de Fès et secrétaire général de l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc), relais syndical de l'Istiqlal. Et toutes les tentatives pour trouver une issue à ce problème n'ont pas réussi puisque les deux candidats campent sur leurs positions. Une commission créée à l'initiative des groupes parlementaires du parti n'a pas atteint les résultats escomptés. Elle avait pour mission d'exercer une médiation entre les candidats sans grand succès. Mais ladite commission vient d'élaborer un rapport qui a été remis au conseil de la présidence. Ce conseil qui est l'équivalent d'une instance pour les sages regroupe des figures emblématiques du parti comme M'hamed Boucetta, M'hamed Diouri et Abdelkrim Ghellab. L'élaboration du rapport a été faite à la demande de ces derniers. Il s'agit, en fait, d'un rapport confidentiel réalisé par les membres de la commission spéciale. Ils y décrivent la situation en interne du parti. Ils ont également soumis au conseil des sages leurs avis sur les moyens susceptibles de préserver l'unité de l'Istiqlal quel que soit le résultat du scrutin du 22 septembre. Malgré le discours rassurant des dirigeants, les Istiqlaliens appréhendent cette étape non sans grande crainte pour l'avenir de leur parti. Mais les prochains jours pourraient connaître des surprises puisque d'autres candidats pourraient présenter une alternative. Le hic, c'est que les deux principaux candidats, à savoir Chabat et El Fassi, devront d'abord se mettre d'accord.