A quelques jours de la session du conseil national, les istiqlaliens demeurent toujours divisés entre deux camps. Mais la course au fauteuil du leader semble connaître un nouveau rebondissement avec la dernière sortie de M'hamed El Khalifa. L'ancien ministre et ancien candidat au secrétariat du parti de la balance vient d'organiser une conférence de presse. Même s'il ne l'a pas ouvertement déclaré, El Khalifa pourrait être le troisième candidat après Hamid Chabat et Abdelouahed El Fassi. Pour rappel, M'hamed El Khalifa était le seul istiqlalien à se porter candidat au 15e congrès du parti face à Abbas El Fassi. Premier ministre à cette époque, El Fassi sera alors élu pour un troisième mandat consécutif à la tête de l'Istiqlal, ce qui fut une première puisque le statut du parti limite le nombre des mandats à deux seulement pour le secrétaire général. Lors de sa conférence de presse à Rabat, El Khalifa est revenu sur le bilan de l'actuel secrétaire général en critiquant certaines de ses décisions notamment lors des négociations avec le PJD (Parti de la justice et du développement, leader de la majorité parlementaire) pour la formation du gouvernement actuel. Les propos d'El Khalifa risquent ainsi d'exacerber davantage la tension au sein de l'Istiqlal. Il a même demandé le report de la prochaine session du conseil national du parti prévue le 22 septembre pour l'élection du nouveau secrétaire général. Mais la réponse des membres du bureau exécutif n'a pas beaucoup tardé. Joint au téléphone, Adil Benhamza, membre du bureau exécutif et député à la première Chambre, a réagi à la demande du report. «Il est hors de question de reporter la session du conseil national. D'ailleurs, les préparatifs pour cette session ont atteint un stade très avancé avec notamment la location de la salle qui abritera la session ainsi que l'acquisition des badges électroniques des membres du conseil national», explique-t-il. S'agissant de la candidature d'El Khalifa pour le secrétariat général, Benhamza affirme qu'il faut placer cette candidature dans son contexte. «El Khalifa n'aurait pas pu être candidat si la session du conseil national, prévue lors du dernier congrès du parti, n'avait pas été reportée. Sa candidature aujourd'hui reste normale par rapport aux autres candidatures», ajoute-t-il. Une candidature normale? Peut-être mais son timing semble avoir été choisi avec précision à quelques jours de la session tant attendue du conseil national. Lors de sa conférence de presse, El Khalifa a même lancé des messages vers les deux principaux candidats. Il a ainsi appelé à placer l'intérêt de l'istiqlal au-dessus de tous dans une demande à peine voilée à Chabat et El Fassi pour se retirer de la course.