ALM : Faut-il voir dans les résultats des élections dans les Chambres professionnelles les signes d'un recul de la cote du PJD ? Ahmed Bouz : Il faudrait tout d'abord préciser que les Chambres professionnelles demeurent un champ pratiquement dominé par les notables en dépit de leurs appartenances politiques. De même, les résultats des élections dans les Chambres de commerces, d'industrie et de services à travers le Royaume viennent à la lumière des résultats du scrutin de 2009. Un scrutin où le PJD n'avait pas réussi à obtenir de bons résultats. D'une manière générale, les partis politiques qui ont des doctrines idéologiques n'ont jamais su s'imposer dans ce domaine. A l'instar du PJD aujourd'hui, l'USFP, quand il était au gouvernement, n'était pas très présent dans ces Chambres. Aujourd'hui encore, la représentativité du ce parti demeure assez faible. Je pense que l'opposition devra également garder le contrôle des régions après les Chambres professionnelles.
Peut-on affirmer que cette victoire peut renforcer les chances des partis de l'opposition dans les prochaines élections locales ? Il est difficile de se prononcer là-dessus en se basant juste sur les résultats des élections des Chambres professionnelles comme il est difficile d'affirmer que le PJD perd de sa cote de popularité après les premiers mois passés aux commandes du gouvernement. A mon avis, le véritable thermomètre sera le scrutin communal notamment dans le milieu urbain. Il est vrai que le parti de la lampe avait gagné la première place dans les élections législatives de 2011 dans un contexte marqué par des changements politiques et des revendications sociales mais la classe économique n'a pas encore eu le temps de changer son avis ou plutôt mieux connaître le PJD. D'où les résultats des élections des Chambres professionnelles en faveur des partis de l'opposition au Parlement.
La majorité perd-elle quelque chose après les résultats de ces élections ? Il faut souligner que la composition des bureaux des Chambres de commerce, d'industrie et de services est déterminante dans les élections de certaines institutions comme la Chambre des conseillers au Parlement. De plus, il est difficile d'imaginer un parti politique qui conduit le gouvernement et la majorité parlementaire et qui n'a pas une présence au niveau du tissu économique et industriel. C'est pour cette raison que le PJD doit très vite se rattraper afin de renforcer sa représentativité dans les Chambres professionnelles.