ALM : Des associations dénoncent le contenu de votre circulaire et parlent de «guerre islamiste contre les associations laïques» ? Lahbib Choubani : Premièrement cette forme d'approche entre la société civile et le gouvernement n'est pas saine. Parce que cette circulaire est encore au stade de projet, le document est encore entre les mains du gouvernement. Il n'a pas encore été publié pour que les parties concernées expriment leur avis. Deuxièmement, en ce qui concerne notre méthodologie participative, celle-ci prévoit qu'une fois achevé, ce document gouvernemental sera présenté à toutes les associations exerçant au Maroc qui sont quelque 80.000 associations aujourd'hui. De ce fait, cette réaction prématurée de ces associations qui se prétendent démocratiques met en cause le sérieux et la bonne foi de leurs rapports avec le gouvernement. Est-il démocratique de porter un jugement sur un travail qui n'est pas encore sorti de la sphère du gouvernement? Nous incitons sur le fait qu'une fois fini, ce travail sera présenté à la société civile pour qu'elle donne son avis, et ce à travers les mécanismes que le gouvernement jugera adéquat. Ainsi, il n'est aucunement question d'une quelconque volonté de contrôle absolu des ONG de la part du gouvernement. Nous assistons aujourd'hui au même scénario que celui du cahier des charges de l'audiovisuel du ministère de la communication. Est-ce que cette circulaire risque de subir le même sort ? Il n'y a aucun rapport entre les deux projets. Le cahier des charges est un travail qui a pris un cheminement passant par une instance constitutionnelle, à savoir la HACA. Après cela, il y a eu des enchères politiciennes de la part de parties dont les intérêts financiers illégitimes étaient menacés. Ceci est connu de tous aujourd'hui. C'est pour cela que, malgré toute la polémique qu'il a provoquée, la révision de ce cahier des charges n'aura aucun impact sur son essence: assurer une bonne gouvernance du secteur de l'audiovisuel. Pour ce qui est de cette circulaire, celle-ci est un texte ordinaire qui aborde une évaluation de la circulaire de Driss Jettou datant de 2003 et où la méthodologie participative est présente. Ainsi le débat et les concertations démarrerons une fois celles à l'intérieur du gouvernement seront terminées. Des associations parlent de volonté de contrôle des dons étrangers de la part du gouvernement afin de les étouffer financièrement et réduire leurs libertés de penser et d'agir. Qu'en dites-vous? Penser de la sorte est une aberration. Aujourd'hui, nous sommes appelés à mettre en œuvre les principes de la Constitution dans tous les domaines. Il est ainsi question de transparence, de bonne gouvernance et de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes. Dans ce cadre, la loi est claire. Elle ne réduit pas les libertés publiques de ces associations et ne s'immiscent pas dans leurs rapports avec leurs pourvoyeurs de fonds qu'ils soient internes ou externes. Par contre, elle les oblige à déclarer les sources de leurs fonds, leurs dépenses et à une complète transparence dans tout rapport financier avec leurs mécènes quels qu'ils soient.