Les pharmaciens montent au créneau contre le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi. Motif : l'accord unilatéral signé récemment entre le ministère de la santé et les industriels sur la baisse des prix des médicaments (voir édition N° 2736 du mardi 31 juillet 2012). Dans un communiqué datant du 26 juillet et signé conjointement par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), les conseils régionaux des pharmaciens d'officine du Nord et du Sud (CRPON; CNPOS) et la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM), les pharmaciens demandent l'annulation immédiate de cet accord et l'ouverture d'un dialogue responsable. Ces derniers dénoncent le fait que cet accord ait été négocié dans les «coulisses» et signé bien avant la première réunion de la commission consultative du médicament et des produits de santé qui, rappelons-le s'était tenue le 23 juillet dernier. Les pharmaciens reprochent également au ministre de la santé de ne pas avoir pris les mesures d'accompagnement nécessaires pour la survie des officines. Pour manifester leur mécontentement, ils ont décidé de se retirer de la Commission consultative du médicament. Il est clair que pour la FNSPM, le ministre de la santé a signé l'arrêt de mort des officines en négociant cet accord avec les laboratoires. La situation des officines risque de s'aggraver davantage sachant que les baisses des prix des médicaments prévues sont de l'ordre de 20 à 60%. Les pharmaciens ont décidé de ne pas rester les bras croisés. Un Conseil fédéral d'urgence se tiendra, jeudi 2 août, au siège de la FNSPM à Rabat. Cette réunion permettra de dresser un état des lieux et d'examiner de très près les mesures à prendre (sit-in, grève, fermeture des officines) pour dénoncer cet accord. L'ordre du jour portera également sur la déclaration officielle du secteur officinal, secteur sinistré avec toutes les mesures de redressement économique et social pour les pharmaciens et leurs employés (amnisties des créances, intégration dans le secteur public…) et les assises des différentes instances officinales. Rappelons que cette baisse qui concerne plus de 400 médicaments sera effective à partir du 1er décembre 2012, selon le ministère de la santé.