«Le ministre de la santé n'a, jusqu'à ce jour, donné aucune réponse. S'il ne répond pas favorablement à nos doléances, nous allons, dans un premier temps, solliciter l'arbitrage de la Primature. La Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM) monte au créneau contre la passivité de Lhoussaine Louardi, ministre de la santé. La Fédération a adressé, le 11 juin 2012, une lettre au ministre sollicitant une réunion d'urgence dans l'objectif de trouver une solution à leurs différentes revendications. Mounir Tadlaoui, secrétaire général de la FNSPM, affirme que «le ministre de la santé n'a, jusqu'à ce jour, donné aucune réponse. S'il ne répond pas favorablement à nos doléances, nous allons, dans un premier temps, solliciter l'arbitrage de la Primature. En cas d'immobilisme de sa part, nous allons recourir à l'arbitrage royal». Contacté à plusieurs reprises par ALM, le ministre de la santé est resté injoignable. La FNSPM compte également recourir au débrayage pour faire entendre sa voix. «Dans une première étape, nous avons décidé que les responsables des 46 syndicats de l'instance mèneront des sit-in chaque semaine. Puis dans une seconde étape, des grèves seront observées au niveau national par les pharmaciens», confirme M. Tadlaoui. Pour la FNSPM, M. Louardi doit assumer ses responsabilités et doit «cesser de faire preuve d'un laisser-aller dans son travail». Quant aux revendications de la Fédération, celles-ci concernent tout d'abord les dispositifs médicaux. Cela fait plusieurs mois que les pharmaciens revendiquent une réglementation urgente pour faire face à l'anarchie. Une demande qui, rappelons-le, faisait suite au scandale des implants mammaires PIP. La FNSPM avait ainsi appelé le ministère de la santé à publier d'urgence les décrets et textes de loi relatifs à la réglementation des dispositifs médicaux dont les implants stériles (mammaires, oculaires, cardiaques…). Aujourd'hui, la situation reste alarmante. Il n'existe aucune législation qui permet de réglementer la procédure d'enregistrement, d'importation, de distribution et de vente de ces produits. «En l'absence de traçabilité et de contrôle, des kiosques implantés devant les hôpitaux, des magasins et même des particuliers vendent ces produits dans leurs coffres de voitures», déplore M.Tadlaoui. Ce qui constitue un véritable danger pour la santé des citoyens. Et pourtant, selon les dispositions de la loi 17/04 portant code du médicament et de la pharmacie, tous les produits stériles ne peuvent être vendus que dans le circuit pharmaceutique (officine, réserve hospitalière). Durant le mois de Ramadan, la FNSPM va mener une campagne de sensibilisation sur les dangers liés à la vente anarchique des dispositifs médicaux. Cette opération ciblera les hôpitaux, les associations de malades ainsi que les médias. L'autre revendication de la FNSPM porte sur les produits hospitaliers. Selon la loi, tous les médicaments commercialisés au Maroc ont un prix hospitalier (PH) pour les cliniques et hôpitaux et un PPM pour les pharmacies. Ainsi, il est interdit aux laboratoires et aux grossistes de livrer aux pharmaciens des médicaments aux prix PH destinés aux hôpitaux et aux cliniques. La FNSPM souhaite parvenir à une solution avec le ministère de la santé pour fixer un prix PPM spécial concernant les médicaments contre le cancer, les hépatites virales, la polyarthrite rhumatoïde… La Fédération accepte une marge spéciale dans la vente de ces médicaments. Par ailleurs, la FNSPM revendique la refonte des textes de loi régissant l'ordre des pharmaciens. Ces différents points seront examinés dans le cadre d'un Conseil fédéral organisé par la FNSPM le mercredi 27 juin à Rabat.