M. Taib Fassi Fihri, secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères et à la Coopération, invité de l'émission « Autrement » sur la chaine 2M, a clarifié les positions du Maroc dans ses rapports avec ses voisins espagnol et algérien. C'est la confiance mutuelle et le respect de l'autre qui devraient marquer les relations entre le Maroc et l'Espagne. Madrid devrait «clarifier sa position» et à revoir sa manière de travailler et de coopérer avec le Maroc, sur cette base. C'est en ces termes que M. Taib Fassi Fihri, secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères et à la Coopération, a évoqué les rapports maroco-espagnols lors de l'émission « Autrement », diffusée vendredi soir par la deuxième chaîne de télévision 2M. Le responsable marocain a saisi cette occasion pour rappeler que le gouvernement marocain avait constaté ces derniers mois un ensemble d'actions, d'initiatives et de décisions gouvernementales espagnoles « qui portaient atteinte aux intérêts supérieurs du pays », concernant entre autres « l'affaire du Sahara, Sebta et Mellilia, les richesses halieutiques et le plateau continental au large de Tarfaya ». Une espèce de « convergence soudaine » durant deux mois d'actions, d'attitudes, de comportements et de déclarations qui ont étonné les responsables marocains et ont abouti au rappel de l'ambassadeur du Maroc à Madrid, « un acte précis qui exprime ce mécontentement marocain », a expliqué M. Fassi Fihri. Le secrétaire d'Etat a écarté le caractère excessif de cette décision marocaine, notant qu'elle est «à la mesure de ces gestes, de ces actions et de ces décisions qui contrarient un rapprochement, qui va dans le sens inverse des déclarations et surtout des engagements souscrits». Le Maroc, a-t-il dit, «n'a jamais pris une décision hostile à l'Espagne dans tout ce qu'il a entrepris», notant que c'est «dans un esprit d'ouverture que l'ensemble des dossiers ont été abordés » et que le royaume a ouvert une négociation sur la pêche «alors que rien ne le prévoyait». Le diplomate marocain a également abordé les relations maroco-algériennes, faisant remarquer que les analystes relèvent à juste titre que les relations entre SM le Roi Mohammed VI et le président algérien Abdelaziz Bouteflika « sont bonnes, excellentes et fraternelles » et que les peuples des deux pays expriment un besoin de se découvrir à nouveau, de travailler ensemble, de s'inscrire et de se projeter dans l'avenir, « mais malheureusement l'affaire du Sahara marocain nous divise ». Pour M. Fassi Fihri, la relation entre le Maroc et l'Algérie « mérite clarification » d'autant plus que la construction maghrébine doit se faire dans un cadre sain et crédible et il ne peut pas s'organiser tant que des frontières restent fermées de manière unilatérale par l'Algérie et tant que le problème du sahara subsiste, a-t-il dit. Le secrétaire d'Etat s'est dit toutefois confiant que ce problème «trouvera sa solution, que la sagesse l'emportera et que les réalités objectives sur le terrain, basées sur un argument juridique fort, sur des fondements historiques aussi forts permettront de dépasser ce problème rapidement ». M. Fassi Fihri a aussi exprimé le regret du Maroc de ne pas avoir eu l'occasion de discuter avec l'Algérie, dans le contexte des efforts fournis par l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, M. James Baker, sur l'accord-cadre qui a été entériné par le conseil de sécurité. « Cet effort aurait pu être fait et nous regrettons que cette opportunité ne nous ait pas été donnée », a-t-il dit.