Le chef de la Police judiciaire de Marrakech, Mustapha Bejjaji, a secoué vivement le cocotier de la drogue dure au Maroc. En arrêtant une kyrielle de jeunes issus de bonnes familles, aisées surtout, qui s'adonnaient au trafic et à la consommation de cocaïne, il a brisé la loi de l'omerta à ce sujet. Le chef de la Police judiciaire de Marrakech, Mustapha Bejjaji, a secoué vivement le cocotier de la drogue dure au Maroc. En arrêtant une kyrielle de jeunes issus de bonnes familles, aisées surtout, qui s'adonnaient au trafic et à la consommation de cocaïne, il a brisé la loi de l'omerta à ce sujet. Tout le monde savait, y compris les officiels et les services de sécurité, que la drogue dure a infecté depuis longtemps une frange de la société marocaine. Mais, malgré les multiples affaires et autres saisies, les pouvoirs publics se comportaient comme si ce fléau n'existait pas au Maroc. Pourtant, les enfants de bonnes familles, riches surtout, sniffent la poudre dans plusieurs boîtes et autres salons privés à Casablanca, Marrakech , Tanger et partout où l'argent est disponible. Car, il ne faut pas l'oublier, la cocaïne coûte très cher et n'est accessible qu'aux gens les plus aisés. Quand cette drogue dure a été introduite au Maroc dans les années quatre-vingt, le gramme coûtait la bagatelle de 1.500 dirhams. Aujourd'hui, ce prix a été réduit de moitié. Preuve en est que les consommateurs ont décuplé et que, par ricochet, l'offre est devenue plus abondante. Les overdoses aussi. Rappelez-vous ce fils d'un ex-ministre qui a succombé à une surdose, mais dont la mort n'a pas mobilisé les pouvoirs publics pour arrêter l'hémorragie. Pis, la consommation et le trafic de drogues dures, y compris la cocaïne, n'ont pas cessé de prendre de l'ampleur chez une classe de plus en plus nombreuse. Dernier drame en date avant la prise de Marrakech, le décès d'un jeune homme dans le domicile de la fille d'une importante personnalité syndicale. Ou bien la cocaïne a pu toucher la classe prolétarienne ou bien les syndicalistes sont devenus plus riches avec leur militantisme. Toujours est-il que le Maroc semble se départir de plus en plus de la casquette du haschich qui lui colle depuis longtemps pour s'enfoncer dans les méandres des narcotrafiquants purs et durs. On sait depuis longtemps que la police, notamment celle de l'aéroport Mohammed V, a saisi plusieurs fois des quantités de cocaïne chez des pseudo-touristes étrangers. Une piste colombienne a été même localisée, mais les investigations ne sont jamais arrivées au bout d'un réseau local de grossistes. Il faut rappeler, toutefois, que le Maroc a été maintes fois cité dans les rapports des organisations contre la drogue, comme étant en passe de devenir une plaque tournante du trafic international de drogue. Un constat qui s'explique par la proximité du Maroc avec l'Europe et qui permet aux barons de la drogue de contourner la surveillance policière en passant par le circuit marocain. C'est ce qui explique peut-être le déferlement des sacs de cocaïne vers la côte marocaine à partir d'un bateau, il y a quelques années. On connaît les dégâts directs et collatéraux que cette poudre a causés aux habitants, mais on ne saura jamais quelle était la destination de ce bateau. C'est dire que la cocaïne est en train d'infiltrer doucement le Maroc comme une cellule dormante. Ce faisant, il faut l'éradiquer d'une manière ferme et radicale. Sinon le monstre va grandir et faire autant de ravages tel l'obscurantisme des fous de dieu qui a longtemps couvé dans le silence avant d'exploser et de tisser ses tentacules partout dans notre pays.