Prochains adversaires en finale des Lions de l'Atlas, les «Aigles de Carthage» ont, jusqu'à maintenant, fait un parcours sans faute. En quête de son premier sacre africain, la Tunisie a fait l'essentiel, mais le plus dur reste à faire, samedi, à Rades. Une finale en apothéose, celle qu'opposera, ce samedi au stade 7 novembre de Rades, les « Aigles de Carthage » aux Lions de l'Atlas. Une finale 100 % maghrébine. Une première. Finalistes malheureux en 65 et 96, les Tunisiens tenteront de glaner leur premier sacre africain face à un adversaire de gros calibre en quête d'un second titre après celui de 76 en Ethiopie. Certes, les protégés de Roger Lemerre ont fait un parcours, jusque là, sans faute. Lors de leur dernière sortie, mercredi dernier en demi-finale, les coéquipiers de Slim Ben Achor ont, certes, peiné face à l'un des sérieux prétendants au titre, le Nigeria, mais ont fini par l'écarter de leur chemin, après la séance des tirs aux buts (5-3). Même avec leurs deux grandes stars, Jay-Jay Okocha, qui figue d'ailleurs sur la liste des prétendants au titre du meilleur joueur africain de l'année, et le Gunner Kanu, les Nigérians ne sont pas parvenus à inquiéter la défense et le portier tunisiens, Boumnijel. Ils avaient plutôt subi le match. Auparavant, en quart de finale, la Tunisie est venue à bout du finaliste de la précédente édition, le Sénégal, sur le petit score, mais grande victoire, de 1 à 0. Certes, les deux derniers matches des « Aigles de Carthage » contre le Sénégal et le Nigeria n'ont pas été une mince affaire, mais il faut dire aussi que le tirage au sort du premier tour leur a été clément. La Tunisie figurait dans le groupe A. Pourtant, les protégés de Roger Lemerre, qui n'est autre que le champion d'Europe en titre 2000 avec les Tricolores, ont eu du mal à arracher les trois premiers points lors du match d'ouverture contre le Rwanda. Ils se sont imposés difficilement sur le score de 2-1. Ce n'est que contre la République Démocratique du Congo que les attaquants tunisiens ont trouvé leurs marques (3 à 0). Le dernier matche contre la Guinée, les Tunisiens ont été surpris devant leur public par les coéquipiers de Titi Camara qui ont su arracher le matche nul (1-1). Depuis le début de la CAN, les «Aigles de Carthage» ont fait preuve d'une équipe solide, compétitive et qui pratique un jeu collectif. «Le collectif est notre force majeure», a déclaré le défenseur tunisien José Clayton. L'un des point forts des Tunisiens c'est qu'ils mettent la pression sur leurs adversaires dès les premiers minutes de jeu. La Tunisie c'est aussi une équipe qui pratique un jeu rapide, avec un schéma tactique de 3-5-2 et 4-4-2. Prise en main par le sélectionneur français, Roger Lemerre, depuis presque un an et demi, l'équipe nationale de Tunisie a fait beaucoup de progrès aussi bien sur le plan tactique, physique que technique. Un travail qui a donné aujourd'hui ses fruits. Et le sélectionneur français ne cache pas sa satisfaction. «C'est une immense satisfaction. Les joueurs ont compris que c'est dans le travail au quotidien que se forgent la victoire et la volonté». L'équipe tunisienne est, en fait, un mélange de joueurs locaux et professionnels. Des joueurs qui évoluent dans les grands championnats européens, pour ne citer que Hatem Trabelsi, sociétaire de l'Ajax d'Amsterdam, convoité ces derniers temps par les grands clubs européens, tels le Milan AC et le Real Madrid. Autre vedette: Slim Ben Achor qui évolue dans le club parisien du PSG, au côté de l'international marocain Talal El Karkouri. Sans oublier, les deux vétérans Khaled Badra et Riadh Bouazizi, Imed Mdehbi, le Brésilien naturalisé tunisien Silva Dos Santo. Roger Lemerre qui disputera, samedi, sa deuxième finale continentale, compte sur la confiance que ses joueurs ont acquise au fil des matches pour s'imposer en finale face aux Lions d'Atlas. «Comme on a battu le Sénégal et le Nigeria, cela prouve qu'on peut gagner cette Coupe d'Afrique des nations», a déclaré le défenseur Hatem Trabelsi. Certes, les «Aigles de Carthage» ont fait l'essentiel, mais le plus dur reste à faire, surtout qu'ils seront privés de leurs deux piliers défensifs Khaled Badra et Riadh Bouazizi. Face au Maroc, la Tunisie aura l'avantage du terrain et du public, mais, n'oublions pas que ce dernier est une arme à double tranchant !