La Coupe d'Afrique des Nations, qui a eu lieu en Tunisie, a été incontestablement l'événement le plus marquant de cette année. Événement qui a mobilisé les foules dans une liesse populaire grandiose et émouvante. S'il y a un événement qui a marqué l'année 2004, c'est bel et bien la belle prestation de l'équipe nationale de football lors de la Coupe d'Afrique des Nations qui s'est déroulée, au mois de février dernier, en Tunisie. En atteignant la finale de cette compétition, «les Lions de l'Atlas» ont, non seulement forcé l'admiration, mais inscrit leurs noms en lettre, d'or dans l'histoire du football africain et international. Certes, les protégés de Badou Zaki ont raté de peu une coupe qui échappe au Maroc depuis bien longtemps (1976), mais leur brillant parcours restera à jamais gravé dans la mémoire de tous les Marocains. On retiendra les exploits de cette nouvelle génération de joueurs. Le monde du football a découvert en Tunisie des stars marocaines : Jaouad Zairi, Merouane Chemmakh, Youssef Mokhtari, Youssef Kharja, Moha Yacoubi, Youssef Hadji, Oualid Regragui, Youssef Sefri…. Tous menés par l'un des plus grands défenseurs d'Afrique et d'Europe, Noureddine Naybet. Même le sélectionneur national, Badou Zaki, ballon d'or africain en 1986, a eu sa part de célébrité. Pour la première fois dans l'histoire du football national, un staff technique 100 % marocain réalise un tel exploit. Pourtant, rien ne prédisait tout cela. Au contraire, tout a mal commencé. Avant le départ de l'équipe nationale pour la Tunisie, on a cherché à mettre les bâtons dans les roues de Zaki. Plus encore, les responsables de la fédération lui ont fixé comme objectif les demi-finales car il y avait un autre enjeu de taille, à savoir la candidature du Maroc à l'organisation de la Coupe du Monde 2010. Chose que l'on n'a jamais exigée d'un entraîneur étranger. Tenace et persévérant, comme il l'a toujours été, le coach national a du cravacher fort pour surmonter tous ces obstacles. Résultat : il a réussi à relever le défi. Mieux encore, il a signé un parcours sans faute pour atteindre la finale et devenir un héros national. On retiendra également que la CAN 2004 a été plein de moments d'émotion, notamment lors du match contre l'Algérie et lors de la finale face aux «Aigles de Carthage». On n'oubliera jamais la liesse populaire qui a accompagné la Coupe d'Afrique des Nations. Grâce à leurs exploits, les «Lions de l'Atlas» sont parvenus, et ce à travers une simple cause sportive, à mobiliser tous les Marocains d'ici et d'ailleurs. En fait, ils ont fait ce que les politiques et les élus n'ont pas pu faire. Sur les terrasses des cafés, dans les foyers et les rues …partout les Marocains pensaient la même chose : «Dommage qu'on n'a pas des figures de la qualité de Zaki dans notre gouvernement ou encore nos partis politiques». C'est dire la soif de vaincre dont le peuple marocain a besoin. D'ailleurs, ce dernier a réservé un accueil des plus chaleureux aux héros de la CAN de la Tunisie. Reconnaissance populaire qui a été récupérée par les politiques et les économiques. Depuis, nos vedettes sont les chouchous du public marocain. À Tunis, selon les observateurs, le Maroc a semé la bonne graine. Seulement, le travail accompli jusqu'alors doit être capitalisé et inscrit dans la continuité. Il ne faut pas dormir sur ses lauriers, comme lors de la rencontre contre la Tunisie, en septembre dernier, comptant pour les éliminatoires des coupes du Monde et d'Afrique des Nations 2006. Un peu fatigués, les «Lions de l'Atlas» ont laissé filer des points face aux champions en titre «Les Aigles de Carthage». Conscient, Zaki veut renforcer davantage les rangs de l'équipe nationale en faisant appel à de nouveaux talents comme Boussabone, Ahnafouf, Abdessadki, Boutahir… Une façon de préparer une bonne relève pour un avenir meilleur.