Nous sommes le matin de ce jeudi 14 juin. Ce jeune homme sort de chez lui, au douar El Kob, commune rurale Beni Oulid, située à vingt-quatre kilomètres au nord de la ville de Taounate. Nous sommes le matin de ce jeudi 14 juin. Ce jeune homme sort de chez lui, au douar El Kob, commune rurale Beni Oulid, située à vingt-quatre kilomètres au nord de la ville de Taounate. Tout semble calme sur son chemin. Tout d'un coup, arrivé au niveau d'un oued, il aperçoit le corps d'un être humain gisant au sol. Terrorisé, il se plante à sa place comme raidi par une décharge électrique. Il avance un peu et remarque qu'il s'agit du corps d'un jeune homme avec les mains et les pieds ligotés, présentant de graves blessures au niveau de la tête et du visage. Il recule un peu du corps, se saisit de son téléphone portable et compose le numéro de la Gendarmerie royale de Beni Oulid. À bord de leurs jeeps, ces derniers se dépêchent sur les lieux. Les habitants des douars mitoyens y sont déjà arrivés et concluent que la victime n'est autre que Imad, un jeune âgé de trente ans, marié et père d'un enfant, demeurant au douar Saf-Ziama, à la commune Beni Oulid. Jouissant d'une mauvaise réputation, Imad est une personne très agressive, violente, sans pitié, n'ayant de respect pour personne. En fait, tout le monde l'évitait pour ne pas être l'objet de son agressivité. Mais, enfin le voilà, il est tué. Qui a commis ce crime contre ce jeune colosse ? S'agit-il d'un règlement de comptes? D'une vengeance ? L'enquête prend son cours. Les éléments de la Gendarmerie royale remarquent des traces étranges par terre qui indiquent que Imad n'est pas tué là où son corps a été retrouvé, mais quelque part ailleurs. Les traces prouvent également que l'auteur (ou les auteurs) du crime a traîné le cadavre depuis la scène du crime jusqu'au lieu où il a été découvert. Le corps n'a pas été porté, ni transporté à bord d'un véhicule. Suivant inversement les traces, celles-ci se terminent à la porte d'une maison située à une centaine de mètres du lieu de la découverte du cadavre. La maison est habitée par une jeune femme, F. B, âgée de trente-deux ans, célibataire, en compagnie de son vieux père aveugle. Quand les gendarmes frappent à sa porte, elle sort et leur avoue, calmement, que c'est elle la meurtrière. Pourquoi l'a-t-elle tué ? F. B leur explique qu'il n'hésite pas à rentrer, de force et plusieurs fois, chez elle pour la violer sauvagement. Aucun des voisins n'est jamais intervenu pour lui porter secours et la sortir de ses griffes. La dernière fois, elle a décidé de se venger. Quand il est rentré chez elle, la jeune femme le surprend avec des coups de bâton qu'elle lui assène à la tête. L'agresseur s'est effondré perdant connaissance, elle lui a ligoté les mains et les pieds avant de lui adresser plusieurs autres coups toujours au niveau de la tête jusqu'au moment où il ne respire plus. La nuit, il a traîné le cadavre jusqu'au bord de la rivière, l'y abandonne et retourne chez elle. Dimanche dernier, elle a été traduite devant la justice à Fès.