Ils étaient deux amis qui picolaient dans un douar de Fkih Ben Salah, quand un malentendu a éclaté entre eux à propos d'une jeune fille qu'ils aimaient tous les deux. Un malentendu qui a fini par la mort de l'un d'eux. Nous sommes à Fkih Ben Saleh, dans la région de Tadla-Azilal. Dans un puits situé au douar El Ghezouani, dans le cercle de Beni Oukil, les habitants ont découvert, ce jour du mois de juin, le cadavre d'un jeune homme qui flottait à la surface de l'eau. Ils n'ont pas su à qui il appartenait. À un jeune homme originaire du douar ou d'un étranger ? Tout était possible. L'agent d'autorité du douar a été alerté. Il a rejoint les habitants du douar tout en informant la gendarmerie royale de Fkih Ben Saleh. Rapidement, une brigade s'est dépêchée sur les lieux. Les éléments des sapeurs-pompiers sont arrivés, eux aussi. Ils ont repêché le cadavre. Les enquêteurs ont remarqué qu'il n'était pas en début de décomposition. Et l'état du cadavre prouvait qu'il n'a été jeté dans le puits que depuis quelques heures. Ils ont également remarqué ses mains et ses pieds qui étaient ligotés par une corde en plastique, ainsi que les traces de violence sur son visage et sa tête. Les enquêteurs ont demandé aux habitants qui s'attroupaient autour du cadavre s'ils le connaissaient. En le scrutant, ils ont aussitôt compris qu'il s'agissait d'un originaire du douar, prénommé Ahmed et âgé de trente-quatre ans, célibataire de son état. Qui l'a ligoté ? Qui l'a jeté dans ce puits d'une hauteur de soixante-cinq mètres, dont quatre mètres étaient occupés par l'eau ? Qui l'a violenté ? Et pourquoi ? Le cadavre a été évacué vers l'hôpital médico-légal de Beni Mellal pour être autopsié. Quant aux enquêteurs, ils ont diligenté aussitôt une enquête pour tirer toute l'affaire au clair. Au début, ils se sont adressés aux témoins qui pourraient avoir remarqué Ahmed, quelque part, en compagnie de quelqu'un (ou plus) avant sa disparition. La majorité des habitants ont attesté l'avoir vu en compagnie de Mustapha en train de picoler. Il s'agit d'un jeune homme, originaire du douar, célibataire de son état. Où est-il ? Il était chez lui. Pas moins d'un quart d'heure, les Jeeps étaient garées juste devant la porte de son domicile. L'un d'eux a frappé à la porte. Mustapha est apparu. Il a été arrêté et conduit, à bord de la Jeep, vers le poste de la gendarmerie royale de Fkih Ben Saleh. Est-il le meurtrier d'Ahmed ? En fait, il a rapidement avoué son crime. «C'était hier. Nous picolions tous les deux… Nous buvions de l'eau-de-vie que j'ai achetée avant qu'il m'ait rejoint», a déclaré Mustapha aux enquêteurs. Mustapha a précisé aux enquêteurs qu'ils engageaient tous les deux une conversation rapportée sur le sujet d'une jeune fille qu'ils aimaient tous les deux. «A un instant, il m'a provoqué. Hors de moi, je lui ai donné plusieurs coups de poing au visage et à la tête… Il s'est évanoui… Pour me venger de lui, j'ai pris une corde en plastique que je gardais et je lui ai ligoté les mains et les pieds… Après quoi, je l'ai tiré jusqu'au puits», a-t-il précisé lors de ses déclarations devant les enquêteurs de la gendarmerie royale. Il était 23h, quand il l'a jeté dans le puits. Le rapport de l'autopsie a précisé que la victime n'avait pas rendu l'âme quand elle a perdu connaissance. Mais, elle est décédée par noyade. Enfin, le mis en cause a été traduit devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Beni Mellal poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens.