Le ministre de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique a dévoilé, samedi à Rabat, quelques-unes des mesures-phares de son programme de réforme. Le ministre de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique a dévoilé, samedi à Rabat, quelques-unes des mesures-phares de son programme de réforme. Lahcen Daoudi, qui participait à une réunion organisée par des médecins et des pharmaciens adossés au Parti de la justice et du développement (PJD) sur le thème «Une politique de santé équitable», a estimé qu'il faut rompre avec le régime des homologations qui rendaient équivalents à des diplômes marocains d'autres qui ont été obtenus à l'étranger dans des conditions laxistes qui font douter de leur valeur. «Il est inconvenant que des étudiants qui n'ont pas eu une moyenne leur permettant de faire médecine ou chirurgie dentaire au Maroc aillent ailleurs où on est moins regardant, et en reviennent avec un diplôme qui leur donne le droit d'exercer des métiers dont la finalité est la santé des gens. Ce temps est terminé!», a-t-il lancé sous les applaudissements de l'assistance et, en particulier, de Lhoussaine Louardi, le ministre de la santé, qui participait aux travaux aux côtés du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane. Lahcen Daoudi a justifié cette mesure par le fait qu'elle est également contraire au principe de l'égalité des chances. «Car, a-t-il plaidé, elle équivaut à consacrer la primauté de l'argent dans un domaine qui ne devrait être ouvert qu'au seul mérite. Que ses parents soient impécunieux et voilà un élève qui a 14 de moyenne obligé de réajuster ses ambitions, qu'ils soient riches et voilà quelqu'un d'à peine passable devenu médecin ou chirurgien dentiste sans y avoir réellement droit. Cela doit absolument cesser et nous nous y emploierons», a-t-il déclaré. Le ministre de l'enseignement supérieur a également vilipendé le comportement de certains médecins. Excipant de l'article 31 de la Constitution de juillet, il a estimé que le droit à la santé est non seulement garanti par la loi suprême désormais, mais encore il suppose des soins de qualité. Or, a-t-il fait remarquer, l'offre médicale est faible. L'une des causes de cette faiblesse est que le nombre des bacheliers n'excède pas les 500.000 tandis qu'il est de 350.000 en Tunisie et du double de ce dernier chiffre en Algérie. Il a laissé entendre que l'exiguïté de ce vivier procède de ce qu'il y a en moyenne actuellement 1 professeur pour 20.000 étudiants. L'une des priorités du ministère au cours des 3 prochaines années est de porter le nombre total des étudiants à 900.000 et de leur assurer un enseignement de qualité. Il a annoncé que dans cette perspective, le ministère est en train de développer son partenariat avec des universités privées européennes de renom. Il a cité l'école polytechnique de Barcelone ainsi que des facultés de médecine du Canada, de France et d'Allemagne. Il a estimé que ce partenariat est une nécessité au vu des seuls frais d'inscription déboursés par les étudiants marocains et qui se montent, selon lui, à 2,6 milliards de dirhams, soit le tiers du budget de l'enseignement supérieur. Lahcen Daoudi a également annoncé que son département a l'intention de mettre fin à la pratique du temps partagé et qui, par mise à disposition expresse du ministère de la santé, permettait à des praticiens d'enseigner en prenant sur leur temps de présence obligatoire en unité de soins. «C'est fini cela aussi. Ils devront choisir», a-t-il dit.