Talbi Alami tient à préciser que «c'est un acte anarchique, ces personnes ne font plus partie du RNI, elles sont révoquées. De plus, ces personnes sont ramenées de droite et de gauche pour faire un déguisement». S'il y a un parti politique qui a été déçu par les résultats des Législatives du 25 novembre dernier et la victoire du PJD, c'est bien le Rassemblement national des indépendants (RNI). En prenant les commandes du parti de la colombe en janvier 2010 et en détrônant Mustapha El Mansouri, Salaheddine Mezouar et son équipe n'avaient qu'un seul objectif, la Primature. En effet, pour les moins convaincus, la constitution du G8 était une preuve tangible de cette ambition. Aujourd'hui, à l'approche du cinquième congrès national prévu pour les 27, 28 et 29 avril, les «expulsés» sont de retour. Ils sont selon Abdelhadi El Alami, membre du comité exécutif de RNI, «plus de 200 militants du RNI, membres du comité central et du bureau politique, venus de Rabat, de Marrakech, de Fès, de Khénifra et d'Oujda, en plus des militants de Casablanca qui invitent le secrétaire général, Salaheddine Mezouar, à ajourner le congrès national à une date ultérieure. C'est dans ce sens que j'ai accepté, sous l'insistance de ces militants, d'encadrer cette rencontre tenue à Casablanca le samedi dernier. En toute sincérité, l'initiative ne venait pas de moi». Sur la question de savoir si cette réunion a pour but de préparer une action de révolte contre l'actuel secrétaire général, Abdelhadi El Alami rétorque : «Pas du tout, dans leurs interventions les militants ont insisté sur la volonté de redorer le blason du RNI pour qu'il redevienne le grand parti qu'il a été auparavant. On veut mettre un terme à toutes les exclusions à ces débats stériles qui durent depuis un moment. Le RNI n'appartient à personne. On veut que le parti applique la loi et les différents statuts pour s'inscrire dans l'évolution de l'histoire, d'où d'ailleurs la revendication de reporter la date du congrès national». En qualifiant l'état actuel du RNI d'«aberrant», Addelhadi El Alami sera plus coléreux en répondant à cette question : «Que répondez-vous à ces hauts responsables du RNI qui disent que vous ne faites plus partie du RNI et que vous n'avez pas le droit de mener ce genre de réunion ?». «Ce sont des propos non fondés, c'est du délire. Je suis toujours un RNIste. J'ai vu le Rassemblement naître, je suis dans le bureau politique et les différentes autres instances du parti. Je peux très bien composer un comité de redressement et exclure ces responsables». Par ailleurs, en parlant à Rachid Talbi Alami, membre du bureau politique, on sent les prémices d'un combat acharné qui se dessine de façon claire. Le bras droit de Mezouar refuse d'abord de commenter la «chose» avant de déclarer qu'il rejette cette réunion. «Ces gens n'ont aucun lien avec le RNI et ses différentes instances. Tenir une telle réunion doit respecter le statut du parti et toutes les recommandations qui gouvernent les rassemblements des militants du RNI». Talbi Alami tient à préciser que «c'est un acte anarchique, ces personnes ne font plus partie du RNI, elles sont révoquées. De plus, ces personnes sont ramenées de droite et de gauche pour faire un déguisement». Et de préciser, «la réunion n'a aucun fondement juridique». Au nom du bureau politique, Rachid Talbi Alami assure que le congrès national se tiendra comme prévu en avril prochain et que le RNI est toujours «solide». Rappelons à cet effet que Mezouar avait promis qu'une fois à la tête du parti d'Osman il cherchera à rétablir l'ordre. Il s'est engagé à renforcer les structures régionales du RNI tout en démocratisant l'accès aux hautes sphères du parti de la colombe.