C'est parti. Le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI) entre en zone de turbulence. La dernière réunion de son bureau exécutif, consacrée notamment à l'examen des développements intervenus sur la scène politique ainsi qu'aux derniers préparatifs pour la tenue du 5-ème congrès national du parti, a été marquée par l'expulsion d'un vétéran de la «Colombe», Abdelhadi Alami Srifi du parti et de radier son nom de toutes les structures du parti. Cette décision, explique la direction du parti, a été prise contre M. Alami suite à ses agissements visant à porter atteinte aux intérêts du parti. Ce que l'intéressé balaie d'un revers de main, tout en soulignant que cette décision est incontestablement illégale. Joint au téléphone par Al Bayane, M. Alami explique que cette décision a été prise en violation flagrante des statuts du parti, en faisant savoir qu'il a déjà saisi la justice pour son annulation. «Pour expulser un militant du parti, il y a toute une procédure qu'il faut suivre comme le stipulent les statuts du parti. Dans ce cas, il y a eu violation flagrante de ces statuts. Le motif avancé était la ligne éditoriale des journaux de mon groupe ayant rapporté des informations qui n'étaient pas du goût de certaines parties au parti. Au lieu de suivre les procédures d'usage dans ce cadre, à savoir des mises au point, des démentis ou encore la justice, on a opté par l'expulsion d'un militant qui n'a aucun lien avec les informations publiées par les publications en question », affirme M. Alami qui ne cache pas ses critiques quant à la gestion des affaires du RNI. Et de souligner qu'au cas où les décideurs du RNI ne redressent pas la situation avant qu'il ne soit trop tard, il compte créer avec d'autres militants mécontents un «parti politique moderne et ouvert aux jeunes», selon ses termes. Mais, selon des sources du RNI, les divergences entre le clan de M. Alami et la direction du parti auraient atteint un point de non-retour. C'est dire qu'il est trop tard pour parler d'un RNI avec les deux parties. Cela revient à dire que le parti vit à l'heure de la scission. Celle-ci sera la deuxième après celle menée en 1981 par Abdellah Kadiri, en créant à l'époque le parti national démocratique (PND), transformé il y a quelques années en PDN. Soulignons que le RNI a été créé en 1978 suite à l'arrivée en 1977 au parlement, monocaméral à l'époque, d'une majorité inhabituelle des députés sans appartenance politique. Pour coordonner les actions de cette majorité, le RNI fut alors créé. L'idéologie centriste du parti lui permet depuis lors d'osciller de droite à gauche dans le cadre des alliances. D'aucuns le qualifient de fléau de la balance dans la formation des gouvernements. Lors du gouvernement de l'alternance, il s'est allié avec l'USFP, alors qu'il était auparavant avec l'UC et le PND. Depuis sa création, le RNI était présidé par son fondateur Ahmed Osmane jusqu'à 2007 pour céder le flambeau à Mustapha Mansouri qui a été élu démocratiquement lors du congrès. En 2010, M. Mansouri a été débarqué par le mouvement réformateur conduit par Salaheddine Mezouar qui lui a succédé par la suite.