Elle prépare un dossier administratif. À ce propos, elle court à droite et à gauche à travers les administrations de la ville d'Inezgane. Elle prépare un dossier administratif. À ce propos, elle court à droite et à gauche à travers les administrations de la ville d'Inezgane. Elle demande ce document auprès de ce fonctionnaire et en légalise un autre. Bref, il ne lui reste qu'un seul document, l'attestation de non activité. En fait, elle en dispose, mais sur sa clé USB. Elle doit l'imprimer et pour cela, elle aura besoin d'un cybercafé, elle en trouve un pas loin de chez elle. En quelques secondes, elle imprime son document, paie le tenancier et rebrousse chemin. Un mois et demi plus tard, vendredi 2 mars, vers minuit, elle reçoit un appel téléphonique qui la rend perplexe. «Je suis arrivé à pirater ton code et accéder à tes e.mails, j'ai pu lire tous tes messages et vu tes photos pornographiques», lui confie son interlocuteur. Mais qui est-il donc? Est-il vraiment arrivé à accéder à sa boîte e.mail ? A-t-il vu ses photos ? Comment est-il arrivé à avoir son numéro de téléphone ? Qu'est-ce qu'il veut d'elle ? Plusieurs interrogations lui taraudent soudainement l'esprit. Le lendemain, elle ouvre sa boîte de courriel et elle tombe sur des photos où elle paraît toute nue dans un lit avec un homme. Elle n'est pas surprise parce qu'il s'agit tout simplement de son mari, le père de leur unique fille. Mais elle est étonnée du fait que ses photos soient entre les mains d'un inconnu. Elles ne sont pas dans sa boîte de mail comme lui a expliqué la personne qui lui a téléphoné la veille. Le soir du même jour, samedi 3 mars, l'étrange personne lui téléphone pour lui demander de lui verser la somme de 10 mille 500 DH si elle tient à récupérer ses photos personnelles. Sinon, il va les publier sur Youtube, menace-t-il. Que doit-elle faire ? Lui céder? Non, décide-t-elle. Elle s'adresse à la police, dépose plainte et leur raconte l'histoire avec les photos qui mémorisent quelques moments intimes avec son mari. Une enquête est diligentée. La police recommande à cette honorable mère de famille d'accepter et de céder aux conditions du maître chanteur, qu'elle décide de rencontrer. Lundi 5 mars, la police épingle notre auteur de chantage, alors qu'il s'apprêtait à recevoir la rançon. Qui est-il ? Ce jeune homme de vingt-huit ans a affirmé aux enquêteurs qu'il n'est qu'un intermédiaire. Et l'auteur principal ? C'est le gérant du cybercafé auquel elle a remis la clé USB pour imprimer la copie de l'attestation de non activité. Celui-ci croyait qu'elle s'était prise en photos avec un amant. Il a été arrêté et sera traduit, avec son complice, devant la justice à Agadir.