Le Conseil national du commerce extérieur (CNCE) a présenté hier, mardi 21 février 2012, son rapport annuel. Par la même occasion, le CNCE a exposé une analyse assez inquiétante du déficit commercial du Maroc. Le Conseil national du commerce extérieur (CNCE) a présenté hier, mardi 21 février 2012, son rapport annuel. Par la même occasion, le CNCE a exposé une analyse assez inquiétante du déficit commercial du Maroc. Durant l'année écoulée, les équilibres commerciaux et leurs évolutions structurelles n'auraient pas connu les meilleures des performances. Ceci n'a pas été sans effets sur le déficit du commerce extérieur du Royaume qui s'est creusé davantage. D'après le diagnostic présenté par Nezha Lahrichi, présidente du CNCE, le déficit des biens aurait avoisiné les 185 MMDH quant à celui des biens et services, il a atteint les 116 MMDH. Ce déficit ayant augmenté considérablement, la possibilité de le couvrir par les excédents du commerce des services et les transferts des MRE n'est plus évidente. En effet, si en 2001 la capacité d'absorption du déficit du commerce extérieur par ces deux excédents était de 171%, elle a nettement chuté en 2011 pour ne pas dépasser les 63%. D'où l'inquiétude exprimée par la présidente du CNCE quant à la situation actuelle mais future également «Le scénario tendanciel laisse apparaître un déficit pour les biens et les services de 190 MMDH en 2015». Comment expliquer cela ? Le CNCE pointe du doigt le fort contenu en importations de la croissance économique qui ne cesse de s'amplifier à cause du renchérissement des matières premières et de la facture énergétique. Concrètement, pas moins de 85% des produits importés sont incompressibles. Ceci dit, les échanges réalisés dans le cadre des accords de libre-échange ne sont pas sans impact sur ce déficit. En effet, le déficit de ces échanges ayant atteint 66 millions DH, représente presque la moitié du déficit commercial global, à savoir 44,5%. Pour le CNCE, le système productif marocain est au cœur du débat. Ce système importe 47,7% de ses consommations intermédiaires. L'exportation, quant à elle, se fait toujours à très basse échelle. «La dépendance du système productif à l'égard d‘intrants importés pose la question de la diversification productive en mesure de favoriser l'intégration du tissu industriel» note le communiqué du CNCE. D'après ce Conseil, la substitution des biens importés par des produits locaux et compétitifs s'impose. Pour ce faire, la politique de l'Etat en la matière devrait être revue et l'intégration maghrébine accélérée afin d'aboutir à un tissu régional de production de haut niveau.