Les derniers chiffres communiqués par l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) et de l'Office des changes font état d'un net recul des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc. Après tout, l'exception marocaine ne s'est pas confirmée pour ce qui est du taux des investissements étrangers. Les retombées du printemps arabe et de la crise internationale n'ont pas épargné le Maroc et les chiffres en témoignent. A fin novembre 2011, les IDE ont atteint 18.9 milliards DH enregistrant ainsi une baisse de 13% par rapport à la même période de l'année précédente. Les derniers chiffres communiqués par l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) et de l'Office des changes font état d'un net recul des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc. Une baisse qui s'expliquerait certes par la conjoncture internationale en 2011 qui a provoqué une réticence chez les principaux partenaires du Royaume. Tel a été le cas de la France dont les investissements directs ont baissé de 25% au 1er semestre privant ainsi l'économie nationale de plus de 1,03 milliard DH de recettes. Se vouloir rassurante, l'AMDI fournit dans son analyse une comparaison entre le Maroc et les pays concurrents en ce qui concerne les recettes des IDE. Ainsi, le printemps arabe aurait tout naturellement affecté, avec une plus grande ampleur, des pays comme la Tunisie et l'Egypte. Entre janvier et novembre 2011, la révolution du Jasmin aurait fait que les IDE en Tunisie enregistrent une chute avoisinant les 32%. Compte tenu de l'instabilité de ce pays durant l'année 2011, le flux touristique a été lourdement affecté. Ce secteur a, de ce fait, chuté de 87.5%. Les industries manufacturières n'ont pas été épargnées non plus et elles ont connu une baisse de 43.8%. Quant au secteur prédominant en Tunisie, à savoir celui des mines, il a baissé de 28% alors qu'il raflait entre 2007 et 2010 environ 60% de l'ensemble des recettes des IDE. Le climat serait encore plus morose chez les Egyptiens qui ont, rien que durant le deuxième semestre, vu leurs IDE baisser de 34%. C'est en effet en raison de la révolution qu'a vécue ce pays que de grosses sorties de capitaux de la part des investisseurs étrangers ont été opérées. Selon la Banque centrale d'Egypte, ce retrait a provoqué une chute libre des flux nets des IDE qui n'ont pas dépassé les 0,10 milliard US. Parallèlement à cela, les données véhiculées par la Banque centrale de Jordanie font état d'un même scénario. Dans le Royaume du Roi Abdallah II, les IDE auraient atteint, au terme du premier semestre 2011 un montant de 0,56 milliard de dinar jordaniens contre 0,66 MM JOD au premier semestre de l'année 2011, soit une baisse de -14,4%. Des pays plus éloignés géographiquement mais qui seraient considérés comme modèles économiques proches de celui du Maroc auraient vu leurs IDE évolué différemment. Du moins pour la Turquie, pays où les investissements directs étrangers ont augmenté de +201% entre janvier et octobre 2011. Ce pays aurait ainsi réalisé des recettes de 7,8 Mds de dollars US par rapport à la même période de l'année précédente. Assurément, la Turquie doit cette remarquable hausse au secteur «financial intermediation» qui a attiré à lui seul plus de 4,9 Mds de dollars US entre janvier et août 2011.Pour expliquer la chute de 13% des IDE pour le Maroc, il faut comprendre que les investisseurs étrangers raisonnent en région. D'après des observateurs, ces investisseurs auraient tendance à reporter leurs projets ou à carrément retirer leurs capitaux des pays qui connaissent une instabilité politique. Une situation qui a marqué l'actualité de cette année chez plusieurs pays avoisinant le Maroc. Le fait que ces derniers connaissent un changement de régime crée une certaine susceptibilité chez les détenteurs de capitaux qui, pour s'éviter les pertes colossales, préfèrent fuir toute zone où tension il y a. Houda El Fatimi & Imane Nigrou