Les investissements directs étrangers (IDE) ont baissé de 35 milliards de dirhams à 23,9 milliards de dirhams entre 2010 et 2011, soit un taux d'effondrement des IDE au terme de l'année 2011 qui s'établit à 31%. Un glissement qui renseigne sur le contexte économique régional et mondial tendu mais aussi sur la capacité d'attraction de la destination Maroc. Selon l'Office des changes, qui vient de rendre publiques les statistiques concernant les flux des IDE, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers (investissement directs, investissement de portefeuille et prêts privés) ont affiché une perte de 26,4% à près de 29 milliards de dirhams. Retrait annoncé des IDE Le retrait des IDE annoncé informe aussi sur la baisse du taux de rendement des fonds investis sur un certain nombre de secteurs, directement liés aux fluctuations observées à l'international comme celui du tourisme, du commerce ou encore bancaire. Rien d'étonnant à cela , on le comprend bien du fait de la primauté de la logique lucrative dans l'économie de marché. À cela il faut ajouter qu'au Maroc la productivité du capital l'emporte sur celle du travail. On aurait aimé avoir une idée sur la ventilation des IDE par secteurs et par pays au terme de l'année écoulée. Mais l'office des changes a une autre justification : « S'agissant des données annuelles , elles seront publiées au terme du mois de mars 2011 dans la balance des paiements, conformément à la Norme spéciale de diffusion des données (NSDD) du FMI », éclaire-t-on. Quant à la contrepartie des recettes, à savoir les dépenses, elle ont glissé de 24,6 milliards de dirhams à seulement 8 milliards sur un an. Pour les seuls investissement directs, les dépenses se sont établies à 4,7 milliards au lieu de 21,8. Une telle tendance montre clairement que le niveau de rapatriement des capitaux, bénéfices et dividendes des firmes internationales installées au Maroc suscite de sérieuses inquiétudes. Partant de ce constat, le gouvernement de Benkirane gagnerait davantage en améliorant l'image du pays auprès des investisseurs étrangers. D'ailleurs son plan quinquennal le promet. Sans pour autant livrer des réponses pointues et directes sur un certain nombre de chantiers stratégiques dans la politique d'attraction des IDE. À titre d'exemple, on cite la réglementation, la baisse des coûts de production (électricité, transport et logistique, foncier…), la qualité de la main d'œuvre, la dégradation des services publics… Sur ce dossier très sensible, le parti islamique est très attendu, pour passer au peigne fin les prêts, subventions et autres aides financières aux investisseurs étrangers. Ventilation des IDE Par ailleurs, les chiffres disponibles concernant la ventilation des IDE par secteurs et par pays se rapportent aux neufs premiers mois de l'année écoulée. Leur lecture détaillée fait ressortir une régression notable de près de 27% à plus de 17,6 milliards de dirhams. Les bénéfices réinvestis ont chuté de 84% tombant de plus de 4 milliards de dirhams à seulement 654 millions de dirhams. La configuration par pays laisse dégager des baisses remarquables pour bon nombre de pays. En effet, les IDE de la France ont vu leur niveau glisser de 52,8%. La même tendance baissière est remarquée au niveau des pays-bas(67%), l'Egypte(50%), la Tunisie(70%), la Mauritanie(84,8%) la Grèce(81,8%), Hong Kong(81,8%), la Suède(99,4%) ou encore le Singapour(95%), pour ne citer que ces exemples.