C'est fait. Après la grâce royale intervenue l'année dernière au profit de Cheikh Mohamed Fizazi, c'est au tour de trois chioukhs de la «Salafiya Jihadiya» de retrouver la liberté. C'est fait. Après la grâce royale intervenue l'année dernière au profit de Cheikh Mohamed Fizazi, c'est au tour de trois chioukhs de la «Salafiya Jihadiya» de retrouver la liberté. Il s'agit de Hassan Kettani, Abdelouahab Rafiki alias Abou Hafs et Omar Haddouchi. A l'occasion de l'Aïd Al Mawlid Annabaoui célébré dimanche 5 janvier, SM le Roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 458 personnes, dont les trois chioukhs de la Salafiya. Selon les observateurs de la scène politique, il s'agit d'une initiative qui ouvre, de nouveau, la voie de la réconciliation avec les détenus de la Salafiya estimés à environ 900 personnes, selon l'association Annassir de soutien aux détenus de la Salafiya. C'est aussi le contexte dans lequel cette grâce est intervenue qui fait sa particularité. «La grâce accordée par SM le Roi Mohammed VI, à l'occasion de l'Aïd Al Mawlid Annabaoui, revêt une dimension particulière puisqu'elle intervient après l'adoption de la nouvelle Constitution, les dernières législatives et la formation d'un nouveau gouvernement», a souligné, samedi, Mustapha Ramid, ministre de la justice et des libertés. «L'initiative royale démontre que l'Etat, tout en faisant preuve de rigueur en matière de sécurité, tend sa main à travers la grâce royale au profit de détenus qui ont prouvé et exprimé leur disposition à s'impliquer positivement dans la vie publique, loin de toute outrance ou extrémisme», a indiqué M. Ramid, dans une déclaration à la presse. «Je suis heureux de la décision de SM le Roi qui a bien voulu accéder à la requête de son ministre de la justice et des libertés, d'autant plus que cette grâce a profité à des militants de la gauche socialiste unifiée, à savoir Seddik Kabbouri et ses compagnons», a-t-il affirmé. «La grâce royale renseigne clairement sur la nature de la relation qui lie l'Etat aux partis politiques responsables même s'ils avaient pris des positions délicates comme le boycott du référendum ou des élections», a-t-il souligné. «L'initiative royale illustre une particularité marocaine basée sur la mansuétude, la bienveillance et la tolérance», a ajouté le ministre.